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Par anna.nomade le 19 Novembre 2010 à 18:55
je peindrai jusqu'à la page blanche, et je détruirai mon travail. J'écrirai jusqu'à ce que les mots deviennent inutiles....
et je brûlerai mes carnets...
Mes pinceaux posés sur leur potence s'égouttent sur la table... La peinture sèche... Les couleurs s'approfondissent et prennent leur place... encore une fois je n'y suis pour rien... encore une fois, c'est l'oiseau qui m'a choisie... l'oiseau qui a dirigé mon esprit et mon pinceau...
les notes de piano remplissent la pièce, le poêle ronronne doucement...
Par la fenêtre le soir vient noircir mes carreaux... quelques larmes coulent sur mon visage... j'ai mal au dos...
Chaque jour le mal prend davantage de place, chaque jour j'apprends à vivre en l'accompagnant de mes rires avec mes proches, de mes larmes, seule...
le vide se dilate lentement dans ma tête...
pensant à la montagne
je regarde la mer
l'importance est ailleurs...
là...
au bord de ma mémoire
se trouve l'inconnu...
arbres immenses
ces chandeliers
assombrissent ma route
la tête
perdue
dans leurs branches
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Par anna.nomade le 18 Novembre 2010 à 12:09
le vent tourne
les feuilles une à une
reviennent au pied de l'arbre
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Par anna.nomade le 17 Novembre 2010 à 22:22
regardant la montagne
les incertitudes de la plaine
derrière moi
les vallées se resserrent
sombres et froides
au dessus le ciel change
bleu indigo
les ronces perdent leurs feuilles
les épines durcissent
quelques gouttes de sang
empilé en tas
l'odeur acide du hêtre
remonte l'escalier
je pose mes aiguilles
à côté de mes pinceaux
une bûche encore
pour une nuit
plus douce
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Par anna.nomade le 15 Novembre 2010 à 20:52
sur la table
les laines multicolores
pour un petit bonnet d'enfant
des mocassins
tout petits
pour l'hiver
son enfant dans le dos
elle avance
lumineuse
tranquille
le vent dans les arbres
tranquilles
le bois crépite
maille après maille
sous la lampe de la cuisine
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Par anna.nomade le 14 Novembre 2010 à 12:13
Sur les plateaux de l'Anatolie, la vie se conjugue aux temps oubliés... présent-passé ? on ne sait pas trop... la vie y reste inchangée. le travail des hommes et des femmes y est dur et précaire... Les images défilent lentes et profondes de sens, on les regarde émus, se souvenant d'un temps, où nous vivions les mêmes choses... se souvenant que quelque part, quelque chose nous a été volée, le coeur se desserre et s'ouvre à une tendresse infiniment déchirante ...
le temps de ce film, nous accompagnons un enfant poète, devenu silencieux... un père apiculteur qui élève des abeilles dans les cimes des arbres... une mère tendre, douce et inquiète, qui partage sa vie avec les êtres qu'elle aime, dans une maison en bois perdue sur des versants incroyablement boisés...
par de brèves chuchotements, le silence entre père et fils est très rarement brisé. Ces quelques mots soufflés entre eux, forgent une relation unique et profonde, où l'emotion se cache dans la pudeur des gestes et des regards ...
regard posé sur la vie, sur les arbres et sur le monde discret de la forêt...
regard posé sur le silence, l'amour, la tendresse des arbres, des hommes et des animaux
regard posé, sur un quotidien difficile...heureux et malheureux...
regard posé sur une culture menacée ...
regard sur la beauté et le chagrin que chacun se construit autour de soi
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Par anna.nomade le 14 Novembre 2010 à 11:41
Si l’action du film et les personnages sont contemporains, l’histoire puise sa source dans la culture d’un peuple mystérieux, celui des Méria. Ils ont aujourd’hui disparu, leur culture a été depuis longtemps assimilée par les Russes... mais leur présence reste toujours palpable. Ils n’ont pas vécu d’une manière singulière : ils s’habillaient, parlaient et se nourrissaient comme nous. Néanmoins, leurs racines sont davantage finno-ougriennes que slaves. Ils se reconnaissent entre eux à des signes subtils qui échappent à notre perception. Lorsqu’ils ont à surmonter des épreuves, ils se tournent vers leurs rituels ancestraux. Par exemple, ils ne croient en aucun Dieu mais considèrent l’amour et l’eau comme sacrés.
le titre original de ce fil est "Ovsyanki"ce qui signifie bruant, un fringille de la famille des moineaux...
deux hommes, deux oiseaux, une femme défunte... toute la force du film se déroule autour de ces étranges personnages qui perpétuent et appliquent geste après geste sans hésitation ...un rituel connu d'eux seuls... Magnifiques dans leur chagrin pudique et impudique ces deux hommes qui ont aimé la même femme, nous entraînent dans un voyage aux confins des secrets de l’âme, aux confins de l'éternel amour, à la célébration de la féminité, dans un périple humain où tendresse et mélancolie ne font qu’un.
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Par anna.nomade le 4 Novembre 2010 à 23:02
premiers flocons
entre les feuilles rouges
des hêtres
les gouttières
se remplissent
de feuilles mortes
aucun bruit
les pas heurtent les pierres
du chemin
village de montagne
l'eau du torrent
traverse le lavoir
lavoir
où sont -elles
ces femmes aux mains gercées ?
sur les pierres usées
le silence remplace
le linge et le savon
plus un cri
plus un souffle
les lavandières ne reviendront plus
temps triste
sans pluie sans lumière
je redescends des montagnes
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Par anna.nomade le 3 Novembre 2010 à 22:05
unique au monde, le désert d'Atacama, est un lieu où s'inscrit la mémoire des civilisations .... sa sécheresse conserve l'histoire de la planète et permet aux astronomes de remonter dans le temps ...
ce documentaire est de toute beauté .... beauté de l'univers, beauté des personnes qui le découvrent... beauté aussi de ses femmes qui arpentent ces lieux à la recherche de leurs frères, de leurs soeurs, de leurs pères , de leurs mères, disparus, torturés, et enfouis dans ce désert... La corrélation entre ces êtres est indéniable... Tout n'est que mémoire... le présent n'existe pas ... mais le passé proche ne peut être sans ce travail de mémoire qui nous concerne tous ... sans l'acharnement de ces femmes désespérées, sans la volonté de ces hommes qui recherchent dans les étoiles, ce que nous sommes...Ensemble ils s'inscrivent dans le souvenir proche de leur pays de leur planète de notre univers...
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Par anna.nomade le 25 Octobre 2010 à 16:21
odeur de laine mouillée
sur le fil à linge
l'hiver se répèteil pleut
des montagnes
lentement vers la plaine
sur chaque nuage
flotte un nénuphar
cours d'eau
tout de calme
dans les marais
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Par anna.nomade le 15 Octobre 2010 à 12:28
Vincent Ségal violoncelliste, Ballaké Sissoko, joueur de kora
Lorsque les musiques se mélangent... les visages se détendent, les sourires remplissent les coeurs... l'envers du monde apparaît, simple, pur, sans contrainte sans orgueil, tel qu'il devrait être à l'endroit... s'il arrivait un tout petit peu à se retourner... à se souvenir...
elle me suit
je la suis
l'aigrette solitaire
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Par anna.nomade le 6 Octobre 2010 à 20:45
aux arbres nus
s'accroche
le froid de la nuit
mouette des brumes (mer de Béring)
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Par anna.nomade le 25 Septembre 2010 à 12:53
je suis restée là... assise... sur ce versant de montagne, face à la mer... Trait d'horizon à peine perceptible, tant la distance me séparait d'elle, elle prenait avec le jour qui s'étirait, une teinte foncée soutenue presque menaçante... Au large les nuages se formaient avec une rapidité unique à cette étendue... De brume ils sont devenues nuages... noirs inquiétants... ils roulaient vers la montagne comme des vagues déchaînées...
de la mer
les nuages sombres
roulent vers les versants
j'étais seule au soleil, assise en tailleur sur un rocher... un circaète planait au dessus de ma tête... nous ne semblions accorder de l'importance qu'à la beauté de ce temps en changement... je le regardais déployer ses ailes blanches de grand seigneur, en quête de quelques serpents piégés dans les dernières chaleurs d'automne... les quelques... avant son départ pour l'Afrique... Je fermais les yeux pour garder sa lumière dans ma mémoire.... les rouvrais ensuite pour regarder sur ma droite, cette forêt de hêtres devenue familière à force de l'observer, de l'approcher, de l'apprivoiser, sans qu'elle ne me cède pour autant, le pouvoir de la saisir dans sa puissance...
sans âge
ces hêtres
sont plus sauvages que les oiseaux
sombres très sombres... comme ils savent le devenir à l'automne avant de prendre leur éclat final... les hêtres, franchissent le temps l'air de rien... j'étais là... assise... immobile parmi l'immobile... pendant un temps suffisamment long pour ne plus sentir mes membres inférieurs...
j'étais tranquillement bien... tellement bien et tellement triste en même temps...
yeux fermés
les nuages ont une odeur
de sel porté vers les sommets...
ce goût de sel
un goût de nuages
Une envie de rejoindre la terre me saisit... une envie presque incontrôlable...
Sur le rocher chaud,
l'ombre des nuages
comme manteau
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Par anna.nomade le 21 Septembre 2010 à 12:53
automne
ombres et lumières
allègent le feuillage
avant dernière saison
un peu de fraîcheur
le matin
en ville...
je viens je pars
pour finir ailleurs
fin de l'été
un oiseau solitaire sur l'étang
entouré de déchets
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Par anna.nomade le 19 Septembre 2010 à 11:38
voilà un film sud Coréen des plus démarqué... D'un cynisme impitoyable, il dénonce une société coréenne ultra bourgeoise où règnent des richissimes sans partage ... Im Sang Soo avec un esthétisme glaçant, se saisit de la fiction éponyme de Kim Ki-young sortie en 1960 et en fait un sujet radicalement cuisant ...
Quittant très rapidement le monde en vrac de la rue décrit dans le début du film, le réalisateur nous enferme quelques minutes plus tard, dans une villa somptueusement oppressante... Dans cette immense prison dorée, 5 personnes vivent en huis-clos... les tensions rapidement insupportables provoquent des émotions saturées... la claustrophobie frôle l'érotisme... un érotisme sophistiqué, qui se devine plus qu'il ne se voit... Plus souvent sous-jacent qu'existant, il tend la situation vers l'inévitable., où l'horreur côtoie une beauté froide quasi écoeurante qui nous conduit brutalement au drame final...
tout simplement génial ...
( un p'tit de plus à aller voir )
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