• je peindrai jusqu'à la page blanche, et je détruirai mon travail. J'écrirai jusqu'à ce que les mots deviennent inutiles....

    et je brûlerai mes carnets...

    Mes pinceaux posés sur leur potence s'égouttent sur la table... La peinture sèche... Les couleurs s'approfondissent et prennent leur place... encore une fois je n'y suis pour rien... encore une fois, c'est l'oiseau qui m'a choisie... l'oiseau qui a dirigé mon esprit et mon pinceau... 


    les notes de piano remplissent la pièce, le poêle ronronne doucement...


    Par la fenêtre le soir vient noircir mes carreaux...  quelques larmes coulent sur mon visage... j'ai mal au dos...

    Chaque jour le mal prend davantage de place, chaque jour j'apprends à vivre en l'accompagnant de mes rires avec mes proches, de mes larmes, seule...

     

    le vide se dilate lentement dans ma tête...

     

     

    pensant à la montagne

    je regarde la mer

     

     

    l'importance est ailleurs...

     

     

    là...

    au bord de ma mémoire

    se trouve l'inconnu...

     

     

     

    arbres immenses

    ces chandeliers

    assombrissent ma route

     

     

    la tête

    perdue

    dans leurs branches


     

     

     

     

     

     

     

     


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  • le vent tourne
    les feuilles une à une
    reviennent au pied de l'arbre

     

     

     



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  • regardant la montagne

    les incertitudes de la plaine

    derrière moi

     

     

    les vallées se resserrent

    sombres et froides

     

     

    au dessus le ciel change

    bleu indigo

     

     

     les ronces perdent leurs feuilles

     les épines  durcissent

    quelques gouttes de sang

     

     

    empilé en tas

    l'odeur acide du hêtre

    remonte l'escalier

     

     

     

    je pose mes aiguilles

    à côté de mes pinceaux

     

     

     

     

    une bûche encore

    pour une nuit

    plus douce

     

     


     



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  • sur la table

    les laines multicolores

    pour un petit bonnet d'enfant

     

     

    des mocassins

    tout petits

    pour l'hiver

     

     

     

    son enfant dans le dos

    elle avance

    lumineuse

     

     

    tranquille

    le vent dans les arbres

    tranquilles

     

     

    le bois crépite

    maille après maille

    sous la lampe de la cuisine

     

     


     


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  •  

     Sur les plateaux de l'Anatolie, la vie se conjugue aux temps oubliés... présent-passé ? on ne sait pas trop... la vie y  reste  inchangée. le travail des hommes et des femmes y est dur et précaire... Les images défilent lentes et profondes de sens, on les regarde émus,  se souvenant d'un temps, où nous vivions les mêmes choses... se souvenant que quelque part, quelque chose nous a été volée, le coeur se desserre et s'ouvre à  une tendresse infiniment déchirante ...

     

    le temps de ce film, nous accompagnons  un enfant poète, devenu silencieux... un père apiculteur qui élève des abeilles dans les cimes des arbres... une mère tendre, douce et inquiète, qui partage sa vie avec les êtres qu'elle aime, dans une maison en bois perdue sur des versants incroyablement boisés...

     

    par de brèves chuchotements, le silence entre  père et fils est très rarement brisé.  Ces quelques mots soufflés entre eux, forgent une relation unique et  profonde,  où l'emotion se cache dans la pudeur des gestes et des regards ...

     

    regard posé sur la vie, sur les arbres et sur le monde discret de la forêt...

     

    regard posé sur le silence, l'amour, la tendresse des arbres, des hommes et des animaux

     

    regard posé, sur un quotidien difficile...heureux et malheureux...

     

    regard posé sur une culture menacée ...

     

    regard sur  la beauté et le chagrin que chacun se construit autour de soi

     

     

     

     

     

     


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  •  

    Si l’action du film et les personnages sont contemporains, l’histoire puise sa source dans la culture d’un peuple mystérieux, celui des Méria. Ils ont aujourd’hui disparu, leur culture a été depuis longtemps assimilée par les Russes... mais  leur présence reste toujours palpable. Ils n’ont pas vécu d’une manière singulière : ils s’habillaient, parlaient et se nourrissaient comme nous. Néanmoins, leurs racines sont davantage finno-ougriennes que slaves. Ils se reconnaissent entre eux à des signes subtils qui échappent à notre perception. Lorsqu’ils ont à surmonter des épreuves, ils se tournent vers leurs rituels ancestraux. Par exemple, ils ne croient en aucun Dieu mais considèrent l’amour et l’eau comme sacrés.

     

    le titre original de ce fil est "Ovsyanki"ce qui signifie bruant, un fringille de la famille des moineaux...

     

    deux hommes, deux oiseaux, une femme défunte...  toute la force du film se déroule autour de ces étranges  personnages qui  perpétuent et appliquent  geste après geste  sans hésitation ...un rituel connu d'eux seuls... Magnifiques dans leur chagrin pudique et impudique ces deux hommes qui ont aimé  la même femme,  nous entraînent dans un voyage aux confins des secrets de l’âme, aux confins de  l'éternel amour, à la célébration  de la féminité, dans un périple humain où tendresse et mélancolie ne font qu’un.

     

     


     

     

     

     



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  • premiers flocons

    entre les feuilles rouges

    des hêtres

     

     

    les gouttières

    se  remplissent

    de feuilles mortes

     

     

    aucun bruit

    les pas heurtent les pierres

    du chemin

     

     

     

    village de montagne

    l'eau du torrent

    traverse le lavoir

     

     

    lavoir

    où sont -elles

    ces femmes aux mains gercées ?

     

     

    sur les pierres usées

    le silence remplace

    le linge et le savon

     

     

     

    plus un cri

    plus un souffle

    les lavandières ne reviendront plus

     

     

     

     

    temps triste

    sans pluie sans lumière

    je redescends des montagnes

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  •  

     

    unique au monde, le désert d'Atacama, est un lieu où s'inscrit la mémoire des civilisations .... sa sécheresse conserve l'histoire de la planète et permet aux astronomes de remonter dans le temps ...

     

    ce documentaire est de toute beauté .... beauté de l'univers, beauté des personnes qui le découvrent... beauté aussi de ses femmes qui arpentent ces lieux à la recherche de leurs  frères, de leurs soeurs, de leurs pères , de leurs mères, disparus, torturés, et enfouis dans ce désert... La corrélation entre ces êtres est indéniable... Tout n'est que mémoire... le présent n'existe pas ... mais le passé proche ne peut être sans ce travail de mémoire  qui nous concerne tous ... sans  l'acharnement de ces femmes désespérées, sans la volonté  de ces hommes qui recherchent dans les étoiles, ce que nous sommes...Ensemble ils s'inscrivent dans le souvenir proche de leur pays de leur planète de notre univers...

     


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  • odeur de laine mouillée
    sur le fil à linge
    l'hiver se répète

     

     

    il pleut

    des montagnes

    lentement vers la plaine

     

     

    sur chaque nuage

    flotte un nénuphar

     

     

    cours d'eau

    tout de calme

    dans les marais

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Vincent Ségal  violoncelliste, Ballaké Sissoko, joueur de kora

     

     

    Lorsque les musiques se mélangent... les visages se détendent, les sourires remplissent les coeurs... l'envers du monde apparaît, simple, pur, sans contrainte sans orgueil, tel qu'il devrait être à l'endroit... s'il arrivait un tout petit peu à se retourner... à se souvenir...

     

     

     

     

    elle me suit

    je la suis

    l'aigrette solitaire

     

     


     


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  •  

     

     

     

     

    aux arbres nus

    s'accroche

    le froid de la nuit

     

     

     

     

    mouette des brumes 1

     

    mouette des brumes (mer de Béring)

     

     


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  •  

     

    au bout du pinceau

    le silence

     

     

     


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  • je suis restée là... assise... sur ce versant de montagne, face à la mer...  Trait d'horizon à peine perceptible, tant la distance me séparait d'elle, elle prenait avec le jour qui s'étirait, une teinte foncée soutenue presque menaçante... Au large les nuages se formaient avec une rapidité unique à cette étendue... De brume ils sont devenues nuages...  noirs inquiétants... ils roulaient vers la montagne comme des vagues déchaînées...

     

    de la mer

    les nuages sombres

    roulent vers les versants

     

    j'étais seule au soleil, assise en tailleur sur un rocher... un circaète planait au dessus de ma tête... nous  ne semblions accorder de l'importance qu'à la beauté de ce temps en changement... je le regardais déployer ses ailes blanches de grand seigneur, en quête de quelques serpents piégés dans les dernières chaleurs  d'automne... les quelques...  avant son départ pour l'Afrique... Je fermais les yeux pour garder sa lumière dans ma mémoire.... les rouvrais ensuite pour regarder sur ma droite, cette forêt de hêtres devenue familière à force de l'observer, de l'approcher, de l'apprivoiser, sans  qu'elle ne me cède pour autant, le pouvoir de la saisir dans sa puissance...

     

     

    sans âge

    ces hêtres

    sont plus sauvages que les oiseaux


     

    sombres très sombres... comme ils savent le devenir à l'automne avant de prendre leur éclat final... les hêtres, franchissent le temps l'air de rien... j'étais là... assise... immobile parmi l'immobile...  pendant un temps suffisamment long pour ne plus sentir mes membres inférieurs...

    j'étais tranquillement bien... tellement bien et tellement triste en même temps... 

     

     

    yeux fermés

    les nuages ont une odeur

    de sel porté vers les sommets...


     

     

    ce goût de sel

    un goût de nuages


     

     

    Une envie de rejoindre la terre me saisit... une envie presque incontrôlable...

     

     

    Sur le rocher chaud,

    l'ombre des nuages

    comme manteau

     

     

     

     



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  • automne 

    ombres et lumières

    allègent le feuillage

     

     

     

    avant dernière saison

    un peu de fraîcheur

    le matin

     

     

     

     

    en ville...

    je viens je pars

    pour finir ailleurs

     

     

     

    fin de l'été

    un oiseau solitaire sur l'étang

    entouré de déchets

     


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  • voilà un film sud Coréen des plus démarqué... D'un cynisme impitoyable, il dénonce une société coréenne ultra bourgeoise où règnent  des richissimes  sans partage ... Im Sang Soo avec un esthétisme glaçant, se saisit de  la fiction éponyme de Kim Ki-young sortie en 1960 et en fait un sujet radicalement cuisant ...

    Quittant très rapidement le monde en vrac de la rue décrit dans le début du film, le réalisateur nous enferme quelques minutes plus tard, dans une villa somptueusement oppressante... Dans cette immense prison dorée,  5 personnes vivent en huis-clos... les tensions rapidement insupportables provoquent des émotions saturées...   la claustrophobie frôle l'érotisme... un érotisme sophistiqué,  qui se devine plus qu'il ne se voit... Plus souvent sous-jacent qu'existant, il tend la situation vers l'inévitable., où l'horreur côtoie une beauté froide quasi écoeurante qui  nous conduit brutalement au drame final...

     

     

    tout simplement génial ...

     

     

    ( un p'tit de plus à aller voir )

     

     


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