• Japon- Octobre 2014

     

    a-30-picoides leucotos  オオアカゲラ


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  • saisissant et troublant, ce documentaire est un véritable hymne à la vie, à la mort et à l'amour de l'humanité.

     

     


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  • Le film, inspiré de faits réels, raconte l'histoire de deux frères, Junpei et Kanta, sur l'île de Chikotan après que celle-ci eut été annexée par l'armée soviétique de l'oblast de Sakhaline après la seconde guerre mondiale. Les habitants de l'île doivent alors vivre dans des conditions de vie difficile, mais l'espoir renaît grâce à deux enfants, Junpei et Tanya.

     

    Lors de mes pérégrinations à Hokkaïdô 北海道 il y a trois ans,  j'ai eu l'occasion de voir combien cet épisode de l'histoire japonaise a laissé des traces douloureuses dans le coeur des autochtones.



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  •  d'une incroyable beauté et d'une douceur absolue ce film nous emmène avec finesse et intelligence là où la vie se termine, là où le mystère commence ...

    Île d'Amami, au Japon. Une chamane, à mi-chemin entre les hommes et les dieux, se meurt lentement d'une maladie incurable. Elle accepte, donc, la mort non comme une fin, mais un renouveau. Autour d'elle, son mari, sa fille, ses voisins l'accompagnent en entonnant sa chanson préférée....

    à vous de découvrir la suite de ce joyau...

     

     

    ( viendra ensuite la suite de mon voyage... goutte à goutte... dans mes pas... dans ma tête, et dans mon coeur )

     

     

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  • laissant mon odeur

    occupée la maison vide

    juqu'à mon retour


     

    un tour de clé

    un seul


    grand soleil -


    dans mon coeur

    ceux qui restent avec lui

     

     

     

     

    me serrant dans ses bras

    son émotion discrète

    de japonaise déracinée

     

     

    silence sur les ondes

    le ploc de la grenouille

    s'absente de l'étang

     

     

     

     


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  • heures douces avant la pluie

    les pommes de pins se referment

     

     

    fraîcheur du soir

    mes vieux os cherchent refuge



    où puis-je aller ?


    rien a changé

    le monde se meurt... depuis si longtemps

     

     

    je marche au bord du chemin

    les arbres s'élèvent fragiles entre les cailloux

    où s'enfuit-elle l'eau qui coule devant moi 

    sans fin ?

    où souffle t-il le vent qui me pousse 

    sans frein ?

     

     

    la montagne s'alourdit

     


    tant de mélèzes embrasent

    jour après jour

    ses flancs

     

     

    de gros nuages s'agrippent à mes cheveux et du jardin la dernière récolte de saison pend le long du mur

     

     

    le chien de la maison a perdu la vue...

     

     

     silence

    j'entends les lamentations des étoiles

     

     

    jour et nuit se croisent

    quelque part

    au dessus des colchiques

     

     

     

    mourant lentement

    au pied du vieux cèdre

    un bouleau privé d'immensité


     


     

     

     

     

     

     


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  • sur le dos de cette terre j'embrasse la pluie

     

    dans chacun de mes pas qui glisse sur cette roche trempée, je sens de nouvelles forces nomades prendre leur aise dans mes veines. Lorsque sans gène elles atteignent mes songes, elles les  quittent ne laissant dans ma tête qu'un souvenir confus...


    marchant sur le dos de la terre comme je trace les esquisses sur papier de riz


    le vent efface mon passage... l'air frais désorienté par les nuages que la montagne déverse avec abondance, ne retient rien de mon existence... ce paysage immense m'absorbe dans sa souveraineté... S'amusant à courser la brume épaisse que le lever du jour conçoit avec fantaisie dans ces montagnes sauvages, l'aigle, seul héritier du vent et du ciel glatit de tout son être, donnant par cette résonance improvisée une intensité palpable au vide qui l'accompagne.

     

    mon jardin ce matin n'a aucune limite - la page que je tourne reste blanche...

     

    Sur le bord du chemin l'herbe est tellement haute qu'elle touche le bout de mes doigts. Quelques odeurs nouvelles remontent jusqu'à mes rêves... le coeur rempli de ces couleurs, j'avance et cherche à les deviner... Me resteront-elles inconnues ? je ne le pense pas... dans ma tête j'ai la connaissance consciente et inconsciente de mes ancêtres et dans le parfum de ces herbes, le temps des rencontres imprévues...

     

     

    souffle et rêves s'évadent en ce début d'automne... 


     

    sous la mousse et les glands pas encore tombés mille saisons se pressentent.

     

     

     


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  • frôlant mon pinceau

    le petit chardonneret

    se pose sur le cosmos

     

     

    des yeux....

    sans le retenir

     

     

    pinceau durci

    par mon absence

     

     ce matin

    les nuages tombent dans la vallée

     

     

     

    quittant les Cévennes aujourd'hui pour les Alpes, je marcherai dans les traces d'autres mystères... du chemin empierré  aux sommets rugueux... portant dans ma tête les doutes de mes limites, je me perdrai dans les brumes hostiles des jours avec et sans lumière... toutes les directions, m'attirent... et dans les semelles de mes chaussures de marche pousse chaque jour le besoin de bouger de plus en plus loin... mon pinceau reste au fond de mon sac... chaque image qui m'entoure, se définit comme une immensité impossible à reproduire... je ne m'en inquiète plus vraiment... la peinture est en moi comme l'est la poésie... Ce sont leurs présences circulant dans mes veines qui me redressent chaque jour et me donnent la force de voir ce qui ne se voit pas... Le mois d'octobre me conduira au Japon, au coeur même de Nagano... dans ces montagnes remplies de vie impalpable... Sac à dos et transports en commun, longues marches à travers des paysages insoumis, j'espère une fois de plus pouvoir toucher du bout de mon esprit cette culture indéfinissable...

     

     

     

    au centre du jardin

    l'immense tournesol guide

    le potager


     

     

     

     

     

     


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  • appuyée contre la rambarde du balcon, l'infinité de la nuit me semble encore plus iréelle... les étoiles bousculent  mes pensées...  c'est le temps des rêves. Tout se confond. Les oiseaux volent dans ma tête... le papier sous mon pinceau leur reste indifférent. Ils n'ont plus envie de s'y poser. Ils longent mes songes criant leur raison d'être, sans se soucier de mes tourments. Esprits du ciel et de l'air, inombrables dans mon coeur, illimités dans le ciel,  trouvent le passage des dieux sans laisser d'ombre.

     

     

    Japon éternel

    je reviens chez toi

     

     

    tes montagnes m'ouvriront-elles leurs portes, tes temples, leur immuable sagesse.?

     

    mois des érables rouges

    j'espère ramasser sur ton chemin

    un début d'automne

     

     

     

    poésie instable tu as quitté le bout de mon pinceau, quitté l'encre diluée dans la pierre, quitté  la cime des arbres que je souhaitais peindre, et pourtant je te sens dans mon sillage, collée à mes basques, cachée dans mes faits et gestes, circulant, nerveuse sous ma peau, grouillante sous ma chevelure... je me tourne vers toi sans jamais te voir, tu te défiles sans cesse, me laissant divaguer dans le vide de mes  errances... Si la parole t'était accordée, quelle voix prendrais-tu pour me dire que tu resteras à jamais secrète ? Quel chant fredonnerais-tu pour m'attirer dans tes abîmes ?

     

    ne me laisse pas, je t'en prie ! Conduis mes gestes les plus simples... entoure moi de ta patience... guide mes absences... et surtout accompagne moi au Japon... j'ai besoin de toi pour circuler sur ces routes tremblantes, j'ai besoin de ton courage pour gravir ces montagnes en colère... sans toi, je ne verrais plus la beauté du monde



     poésie instable

     je te chercherai

          même

    sur le dos de ÔNamazu

     

     

    ÔNamazu: poisson chat  ( légendaire) vivant dans la vase des profondeurs de la terre, capable  s'il n'est pas maîtrisé par le dieu Takemikazuchi de faire trembler le Japon.

     

     



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  • ciel nuageux
    au bord du chemin

    j'attends mon ombre

     

     

    manque de sommeil

    le soleil s'étire lui aussi

    avec mollesse

     

     

    quelques gouttes d'eau

    les fleurs s'envolent avec les papillons

     

     

    saison des fleurs et des papillons, pendant que les unes se referment délicatement sur les autres, les autres vagabondent avec génie et exigence autour des plus belles couleurs, cherchant la gamme chromatique la mieux adaptée à leur noce et à leur agonie. Le temps de vie de ce petit monde est tellement compté, que rien n'est négligé... le moindre battement d'aile se fait avec art et goût. La plus petite éclosion s'éffectue avec une subtilité unique... ils sont les maîtres d'oeuvre les plus accomplis, de notre quotidien... Ils sont l'harmonie achevée de leur espèce...

     

    au bord de ce chemin perdu, s'éveille lentement dans mon coeur, le bruit de pas des poètes errants... silhouettes aux vêtements fatigués, ils m'apparaissent flottant entre ciel et terre, portés par leur inconstance fragile vers des écritures improbables. Usés par le temps, sans expression, leurs yeux vides se posent dans les miens... Entre leurs corps secs et incertains, se meut insoumise, l'ombre que j'attendais depuis ce matin. Je ne suis pas encore des leurs, mon écriture et ma peinture doivent encore se débarrasser de moi.

     

     venu d'un autre monde un cri d'oiseau transperce le ciel... 

     

    fin de journée, un faible rayon de soleil réchauffe mon corps assoupi, lui rendant par cette clémence instable l'ombre qui lui appartient.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • un chef d'oeuvre et certainement le dernier pour Isaho Takahata... Un genre qui  vous trotte dans la tête des jours et des jours après l'avoir vu ... Un conte ancien de l'époque Heian qui reste très contemporain... une main de maître et un génie de poète pour le dessiner et le transmettre avec autant de sensibilité et de tendresse...

    à voir et à revoir ...

     

     


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  • dans la rousseur de ses cheveux

    les premiers fils blancs

    succombent au temps

     

     

     

    fredonnements immémoriaux

    elle berce son enfant

    aux yeux bleus


     

     

    aux jeunes rouges queues ignorants

     père et mère imposent le départ


    le vieux mur en pierre résonne comme une cathédrale

     

     

     


      pinceau

      encre

      washi

     

     je m'appuie contre le vieux chambranle de porte...

     

     

     

     

    bleu et bleue

    ciel et mer

    n'ont rien à faire ensemble

     

    pas si simple à écrire en noir....

     

     

     

     

    paralysée par la douleur

    je lis de vieux poèmes

    japonais

     

     

    soulagée par la beauté des mots

    je retourne à mon travail de peintre.

     

     


     

     

     

     

     

     

     

     


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  • de moins en moins d'oiseaux traversent les mers, et les océans... habitués à voir le monde à l'envers ils perdent leur densité dans les nuages. Avec beaucoup d'effort ils retrouvent le magnétisme des pôles, mais les plus faibles tombent comme des mouches sur des terres inhospitalières... les villes sont des remparts de fréquences qu'ils ne savent pas surmonter...

    Chaque printemps je constate d'autres absences... je les remarque muette, le coeur rempli de tristesse... Cette année martinets et hirondelles sont moins nombreux... ont-ils oublié de venir nicher dans nos étoiles ? La présence des limicoles se fait moins dense... leur chant décroît dans les marais... et je cours cours cours derrière eux, ma lunette sur l'épaule, mes jumelles autour du cou...  je franchis les roubines, marche dans les landes désertes, pietine la sansouire, foule la salicorne et remonte les cours d'eau jusqu'aux limites du possible...  je regarde le ciel, attendant le moindre changement... J'ai mal au dos, mal aux pieds, le soleil brûle ma peau, mais je cours, cours, cours désespérée et anéantie... 

    Je n'ai plus la force de me demander pourquoi, nous en sommes arrivés à ça... j'ai bien trop peur de la réponse... et mon coeur s'emballe incontrôlable lorsque je ne me les imagine plus...

     

    Ce soir la lune intimide les étangs, sa lumière paralyse les traces, anamorphose les ombres, réveille légendes et fantômes abandonnés dans ces eaux rampantes... je n'aime pas ce silence de mort qui flotte entre les joncs... Une peur ingérable sort de ce vide, remonte le long de mes jambes, s'infiltre dans mon ventre, sangle ma poitrine, étrangle ma gorge... me laisse au bord du noir sans air...

     

     

     

     

     

    expropriant la nuit

    le chant du butor étoilé

    fête ses noces fragiles




     

     


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  • la main de l'enfant se pelotonne dans la mienne... je resserre doucement mes doigts sur les siens...  Avec la force d'une survivante je respire le souffle qui passe dans nos cheveux... l'herbe du pré chatouille le petit menton tout rond de la fillette...  les bleuets accompagnent son rire dans l'immensité...

     

     

    naturellement

    les fleurs de nos deux robes

    suivent nos petits pas...

     

     

    la parole des arbres ricoche sur les pierres du chemin, éclairant de sa pertinence le rire de l'enfant postée devant l'éternité.

     

    elle est là... tellement présente que j'ai l'impression de la connaitre depuis la vie des temps... elle, et les trois autres de ses frères et cousins...Cela fait donc déjà si longtemps que je tourne dans ce monde ? est-ce cela qui m'interroge avec tant d'insistance aujourd'hui...?

    nous restons là, sans rien dire, détachées de tout... avec ce regard tranquille des contemplatifs...

     

    Elle a déjà cette force sereine de ceux qui acceptent sans se résigner...  alors que mes forces roulent dans l'espace et le temps...

     

     

    métamorphose

    un brin de conscience

    me rappelle

    cette odeur de métamorphose

     

     

     

    là haut dans la montagne

    l'immense battement de coeur

    des abeilles...

     

     

    Je resserre davantage mes doigts sur les siens.  J'entends mon coeur ordonné la mesure de la reprise... j'entends sa respiration... et ses yeux qui s'ouvrent vers le chemin à suivre...

     

     

     

     

     

     

     


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    Là où le mystère commence, la réalité vacille... l'art a la force de nous aider à traverser les limites de nos frontières. On perd les sens auxquels nous sommes habitués et nous nous laissons porter vers des impressions nouvelles, totalement hallucinantes. Le voyage en vaut le détour, mais au retour, les questions restent invariablement sans réponses... Voilà toute la puissance de l'existence et le courage que l'art nous impose pour le supporter.

    Voilà peut-être ce que Kurosawa a voulu nous offrir... et son cadeau est un hymne à la vie...

     

     


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