• nuit au sommeil difficile et agité. De dehors, les bruits, les sons, les souffles, les plaintes, les vibrations, les cris, aussi étouffés soient-ils, prennent tant d'étendue que j'ai l'impression qu'ils s'emparent de la chambre où je somnole... J'ai mal à la main, elle est gonflée et se colore de toutes les nuances de bleu que le corps est capable de produire après une mauvaise chute... C'est incroyable ce que nous sommes riches en volonté de guérir lorsque nous sommes seuls loin de tout, et que nous devons vivre notre quotidien sans faiblir aux changements... Enveloppée dans de l'argile, massée à l'huile des préparations de fleurs récoltées tout au long de l'été,  je suis certaine de récupérer l'usage de ma main très rapidement... J'ai confiance aux plantes que je ramasse, j'ai confiance à la forêt et à la montagne qui m'éduquent, j'ai confiance en l'amour que je leur porte...  ils m'apprennent à admettre l'inconnue. Sans paroles, ils me déshabillent et me rhabillent de forces nouvelles. Ma métamorphose semble me rapprocher de ce que j'ignore encore... Mon corps le souffle à mon cœur. Complices de mon humeur, ils m'encouragent à quitter le monde des besoins inutiles. C'est donc cette route qui vacille actuellement sous mes pas... il ne tient plus qu'à moi de la stabiliser...

     

    plein hiver

    les mille fleurs ramassées en été

    tiennent dans ma main

     

    冬、夏に拾て千の花、私の手で保。

    ふゆ、なつにひろつてせんのはな、わたしのてでほじ。

     

     


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  • libellule


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  • ciel de garance... la lumière soutient les nuages qui s'amoncellent dans le ciel... cela annonce un temps douteux pour demain.  L'air s'épaissit, et retient presque toutes les couleurs du spectre lumineux, sauf le rouge qui trouve toujours le moyen de s'aménager un passage pour dérider la fin de journée. Le vent continue à gémir devant la porte, ramenant par congère les feuilles mortes de la forêt. Difficile d'entendre les chouettes, difficile de saisir autre chose que ce vent qui se déchaîne en bourrasque. Sur le versant, en face, une maison s'éclaire. Cela n'est pas courant, mais je suis heureuse de voir trembler ce point de lumière entre les arbres. 

    La montagne se dépeuple, et avec elle, les cris et les rires d'enfants, de bétails, et toutes les histoires qui les animent. Les maisons se renferment sur leurs odeurs, les jardins reprennent leur aspect sauvage, les vergers se protègent de ces absences en laissant ronces et genêts occuper le terrain. Faute d'être entretenues, les sources se détournent de leur captage à la recherche d'autres âmes à désaltérer. Dans cet arrière pays escarpé, un cycle se termine, celui des vies et des survies, des batailles et des renoncements.  Un autre commence, celui des contemplations et des rêves, celui des attentes et des considérations, celui qui souhaiterait peut-être prendre racine quelque part dans l'espace, et veiller sur le temps.

     

    de garance ce soir

    le ciel  parle du temps qu'il fera

     

     

     


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  • les variations du climat, modulent mes jours, et mes nuits avec cette pointe de caprice qui met sans cesse mon humeur à l'épreuve. La solitude dans les montagnes éveille dans mon corps, dans ma tête  cette sensibilité qui me permet de comprendre de mieux en mieux le ciel, les nuages et les étoiles... Depuis hier soir, il souffle un vent particulièrement violent... les arbres se plient et grincent d’insatisfaction... je m'abrite sous quelques couches de vêtements supplémentaires, reprends mes outils, et remonte dans la forêt le dos courbé par le froid, aussi mécontente que toute la montagne qui m'entoure...

     

    vent violent

     les poules en perdent

    leurs plumes

     

     


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  • la pluie se remet à tomber ce soir... une alternative à la neige qui a recouvert il y a deux jours les montagnes, et qui l'a fait fondre bien plus vite que n'importe quelle autre humeur climatique...

    j'ai des ampoules aux mains, les doigts et le dos engourdis...  le travail en forêt reste toujours aussi astreignant, et selon ce qu'il y a à faire, le corps ne réagit pas de la même façon. Je me retrouve alors surprise de voir des blessures ou des douleurs se former là où je croyais que tout était rodé...

    je rentre au chaud, fatiguée et fourbue, mais de cet épuisement qui me rend heureuse parce que j'ai accompli le travail que je souhaitais réaliser...

    trop mal aux mains pour reprendre les pinceaux... je remets une bûche dans le poêle et m'installe tout contre lui. C'est de chaleur dont j'ai besoin, de chaleur et de silence... mais celui-ci vient tout naturellement ici, surtout lorsqu'on est seul.

     

    laissant la forêt en veille

    ce soir

    seule juge de mon travail

     


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  • héron cendré


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  • retour aux étangs retour aux oiseaux, pour une fin de semaine tout en beauté, malgré un vent et un froid un peu trop rudes... Au bord de l'eau les degrés ne sont pas les mêmes qu'ailleurs, ils ont une mesure à eux... une mesure qui varie selon les murmures qui viennent du large... Impression d'hiver, les oiseaux ne se bousculent pas sur les vasières, mais dans la sansouïre, le minuscule pouillot véloce, nous suit avec insistance, allant de roseaux fanés en brindilles ternis par le sel, poussant son cri monotone et répété tout  le long de notre balade... Plaisir ordinaire d'un moment de partage avec un être pesant à peine quelques grammes... Dès lors où nous acceptons de le recevoir, le poids du bonheur n'a comme valeur, que celle qu'on  lui accorde.

     

    durci par le sel

    le roseau résiste

    avec ou sans oiseaux

     

    photos M. Dietrich

                      

     


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  • à la frontière de la folie et de la solitude, le drame s’inscrit sans forme et sans morale... tout est trouble et incertain...  tout le monde doute de tout le monde... la réalité devient indéfinissable...

     


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    est-ce le rêve qui crée la vie ou la vie qui crée le rêve ? l'oiseau vole t-il dans mon rêve ou est ce moi qui niche dans sa tête ? Voilà des questions auxquelles je ne désire aucune réponse... voilà des réponses que je préfère éternellement libres d'elles-mêmes... les emprisonner, tend à aggraver le désordre du monde qui ne cesse de se métamorphoser... laissons lui le temps de prendre ses mesures, sans vouloir toujours contribuer à ce changement... Nous sommes trop maladroits, trop ignorants et trop lâches pour prétendre pouvoir nous mêler de ce que nous ne sommes pas déterminés à comprendre.

    alors...nous saccageons tout....

    il faisait nuit lorsque je me suis levée ce matin... nuit d'hiver qui  comme tous les jours de cette saison, retient ses lourdes tentures chargées de fantômes et de froid.... Poussant la porte de la cuisine, la jeune chatte passe comme une ombre furtive entre mes jambes... avec elle, les quelques gouttes de pluie que le vent à pousser contre les montagnes... Entre le cèdre et la forêt de châtaigniers, deux chouettes échangent leurs impressions et leurs intentions...

    loin de là... loin de moi...  le monde se divise et se broie. Je souhaite encore une fois, trouver le courage de combattre cette évidence en continuant à  évoluer dans la quiétude conforme à la nature des choses et des êtres .

    Ce matin, le bavardage des  chouettes me rappelle que j'en suis toujours capable...

     

    encore une bûche dans le poêle... juste avant de sortir...

     

     


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  • un truc de fou, comme je les adore...


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  • les nuages absorbent la montagne, comme un buvard tout neuf qui se gonfle d'encre...  le jour refuse de se lever... gris-noir... ou noir-gris,  les couleurs ce matin, ne veulent pas faire surface... aujourd'hui, je me laisserai moins distraire par la lumière... Tant qu'à choisir un ton chromatique, autant le prendre dans ce que la nature m'offre en ce moment... des variations de gris, pour une symphonie de jour d'hiver... cela n'en reste pas moins facile, car pour l'instant tout se dessine au delà des pinceaux...

     

    paysage d'hiver

    seuls le blanc et le noir

    font surface

     


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  •  

    ce soir j'ai juste envie de me souvenir de choses sans ombre et sans discours.... retour de cette grande marche contre la terreur et pour la liberté de penser, où nous étions pas loin de 100 000 personnes, ce que je n'ai pas de mal à croire... j'ai l'esprit vide et ne pense qu'à ces hommes et femmes tués  qui ne sont que des hommes et des femmes  que les nuages ne cacheront jamais...

    un peu de Japon revient à ma mémoire... et je dédicace ce haïku à mon amie Harumi... elle qui a vu tant de lunes dans les rizières de son pays ...

     

    vue du Japon

    dans chaque rizière

    flotte un soleil

     

     


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  • un deuil... une tristesse... une atteinte à la liberté...  est ce un cauchemar ?

    ces hommes aujourd'hui sont morts pour nous... pour une liberté qu'ils ont toujours défendue.

     

    j'ai vu ce film lorsqu'il est sorti en salle... Il résume le travail de ces hommes même si ce ne sont pas ceux qui ont été assassinés aujourd'hui, ils ont en eux la même force et le même courage de combattre avec leur crayon la médiocrité humaine ...


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