•  

    et nous voilà en apnée provisoire

     empoisonnés

    par nos masques imposés

    pour un monde qui s'incline

     

     

    comme une communion de foi à la peur de vivre à la peur de mourir

     

     

    sous les clématites

    un, deux peut-être trois nids

    se dessèchent hors d'usage

     

    il se pourrait

    que tout s'efface

     

    il se pourrait

    que trop de tristesse sans larmes

    érode les cœurs broyés

     

    même la rivière de montagne a perdu ses poissons

     

    un vol migratoire de onze bondrées apivores

    ce matin en buvant le thé

     

    inquiétude au bout du ciel

    dans la forêt

    dans le jardin

     

     

    tenant la main de l'enfant

    je serre un peu plus ses petits doigts

    et cherche un peu de lumière à ses premières ombres

     

     

    aux cantiques de la mer  frappent les derniers tambours de la Terre

    d'anciennes forges se réveillent dans le ventre des montagnes et le vent corrompt sa noblesse  au large des océans

     

    pour un dénouement inconnu

     

     

    entendez vous l'écho

    des rumeurs clandestines ?

     

    aucun obstacle

    à leurs fréquences illusoires

     

     

     

    le chien s'est assoupi devant le petit atelier

    et les mélèzes sur le versant nord

    nous regardent sans inquiétude

     

     

     

     

     

     


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  •  

    laisse couler tes larmes

    relève la tête

    pour les guider vers ton ventre tendu

     

    là ou repose le commencement

    l'origine du tout

     

     

     

    errant dans l'éternité 

    le ciel rempli d'étoiles

    expire l'impossible néant

     

     

    pause éphémère

    la légèreté d'un rayon de lune

    somnole en poème muet

     

     

     

    un cœur bat quelque part dans la tête

    doucement si doucement

    les larmes du poète glissent vers la mer

    vers les mouettes et les goélands

     

     

    debout dans la nuit

    comme si souvent

    le nom  des constellations

    pour les arbres qui les connaissent mieux que moi

     

     

    perles d'un chapelet, entre les doigts fébriles d'un monde au talent gaspillé, les jours, les nuits s'égrainent sans prière

     

     

    de nouveaux vents s'emparent des dieux

    les pierres  frissonnent au fond des torrents

     

    sur les berges sauvages

    frémit une armée de roseaux

    les moustiques s'emparent de la nuit

    les chouettes de quelques téméraires

     

    et les cimes

    là haut tout là haut

    songent aux chimères immémorées

     

     

     

     


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    et le vent passe au dessus de ma tête sans me toucher

     

    poussant les nuages vers l’oubli 

    le brouillard vers le monde d'après

     

    tropisme désordonné

    au vent indompté

    les arbres ont perdu leur raison

     

    assise tout en haut

    sur ton point culminant

    immensément seule

     

    je suis allée vers toi

    si lentement

    pour chaque fleur éclose

    chaque papillon impatient

     

    la mousse sur mes épaules fraîches

    quelques fleurs d'arnica sous mon dos cassé

     

     ne pouvant aller plus haut

    tous ces tariers des près s'affolent

    sur les gentianes jaunes

     

     

    dans la vallée

    de minuscules agitations

    ordinairement monotones

    passent le temps

    sans compter

    sans attendre

    sans espérer

     

    je longe les crêtes

    suivant la falaise

    et un tout jeune faucon

     

    entre saxifrages et rochers

     la frontière

    tient du miracle

     

    personne

    ce jour là

     

     

    dans un fatras de nuages

    je fais alliance avec la terre

     

    libre et enchaînée

     

    m'appuyant sur ma canne

    j'enfile un pull

     

    divinement engourdie

     

     

     

    O Montagne

    ta noblesse

    comme une liturgie sans croyance

    prohibe tout accès à ta divinité

     

    mais

     

    de tes couleurs

    en unique besoin

    juste

    une pincée de mémoire pour mes oiseaux

     

     

     

     

     

     


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    anna


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  • courlis


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    un courlis cendré en cours... un peu trop loin des étangs...

     

     

     

     


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    la Terre reprend son souffle

    usurpant le notre sans défense

     

    et nous mourrons sans ordonnance dans un monde incompris

     

    petit virus au pouvoir de titan, tu gagnes sur notre ignorance un temps de repos pour notre planète,  un temps d'arrêt illimité à notre verticalité délétère.

    certains te devinaient sans y croire, perdu dans les entrailles d'une bête agonisante

    sans te savoir si proche de nous

    si proche de notre déclin

    d'autres refusaient même de t'imaginer, tant leurs préoccupations irrationnelles  asphyxiaient leur bon sens

     tu traverses notre histoire sans chercher à négocier

    les civilités ne font pas partie de ton protocole vital, tu en as cure de notre souffrance,  et nous ne pouvons comprendre ta complexité

    il se pourrait bien que nous restions sourds à ton  défi

    nous savons tout juste te définir, les mots nous manquent pour te trouver une brèche, une fissure, une sortie.

    alors tu ronges nos cœurs et nos poumons, tu grignotes notre patience, tu gangrènes notre courage, harcèles notre résistance 

    ton droit d’existence est presque légitime

    il nous revient comme une réponse au fléau que nous sommes

    il nous invite à nous glisser sans condition vers cette  nouvelle ère à peine pensée que pourrait être le "Symbiocène" (merci Monsieur Glenn Albrecht)

     

     

     

    au jardin  au rucher

    la montagne célèbre les esprits épargnés

     

     

     

     

     


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  • aujourd’hui

    c'est la mer qui me manque

     

    le chant des oiseaux revenus de ce côté du rivage glisse entre les nuages pour ne jamais atteindre mon attente

     

    je reste sans voix

     le silence me menace

     

    mélancolique, peinant à espérer

     

    face à la montagne

    je fais naufrage

    sans défaite

     

    la colère, l'impuissance, la tristesse, rongent heure après heure mon courage... et les nuits me remplissent de folies imprévisibles

     

     piégée dans mon ventre cette faillite mondiale me donne la nausée

     

    prison à ciel ouvert

    j'ouvre les yeux

     

    un circaète salue la montagne de son chant de retour

    un aigle royal  lui rappelle de prendre ses quartiers sans prétention

    ramassant les poils du chien devant la porte, un pic épeiche fait son nid dans un arbre juste en dessous de l'atelier

    les sittelles toujours tapageuses prennent possession de tous les recoins cavernicoles disponibles

    de bois et de jardin les grimpereaux chuchotent leur amour aux arbres

    et sous la mangeoire toujours le même combat pour quelques graines perdues

    des palombes, sans nul doute, un autour a tué une de mes poules

    dans la serre les semis germent et poussent avec force et raison

     

     la folie des hommes aurait pu s'arrêter à la frontière de ce bout du monde, mais je lui ai parlé de mon chagrin... et elle, de sa contagion nuisible a contaminé sans invitation, mon cœur déjà bien trop  instable

     

    la beauté de ce printemps désordonné

    comme  un sacre sans lamentation

    entraîne mes pensées vers une dissidence que je souhaite sans retour

     

     

    appartenant à la Terre

    jusqu'au virus

    qui la fait trembler

     

     


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  •                 

    Écrire comme on improvise une musique un chant un dessin. Supprimer les remparts sémantiques d'une langue qui s'en construit par débauche de temps, par excès de peur, par hypertrophie, par embarras, voilà une aventure séduisante où toute fraude intellectuelle est indiscutablement limogée. Les pensées s'affranchissent et cherchent d'autres errances possibles, explorent un autre monde, effleurent l'inconnu, se licencient d'elles mêmes.

     

    Ce matin comme tous les matins, je me suis levée avant le chant des oiseaux, avant le jour, avant que les dernières étoiles se dissipent derrière les montagnes. Le chien,  me regarde sortir dans la nuit fébrile.  De de la nuit, quelques rêves nomades tremblent dans ma tête, galopent sur mes pieds nus.

     

    La vapeur de mon urine s'élève avec la brume de la forêt et cette forêt de brume garde la nuit en son ventre gonflé d'attente.

     

    Comme tous les jours j'agis par dénuement, par désir, par tentation, par besoin. Le rythme est juste à la mesure du temps qu'il me reste. Jardin, forêt, atelier, je vais là où je dois aller et je fais ce que je dois faire. Les gestes s'adaptent avec détachement, mes doutes laissent place à la confiance de ce qui me nourrit.

     

    face à ce temps qui passe si vite, pleine de ceux que j'aime, vide du reste, je vais d'un pas tranquille à la rencontre d'un jour anonyme.

     

     

     

    Le vent s’arrête

     

    immobilisant avec perfection

     

    les bruits de la forêt

     

     


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  • "L’appel aux arbres" ou les liens mystérieux qui unissent l’arbre et l’homme

    Ernst Zürcher

     


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