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une dissidence sans retour
aujourd’hui
c'est la mer qui me manque
le chant des oiseaux revenus de ce côté du rivage glisse entre les nuages pour ne jamais atteindre mon attente
je reste sans voix
le silence me menace
mélancolique, peinant à espérer
face à la montagne
je fais naufrage
sans défaite
la colère, l'impuissance, la tristesse, rongent heure après heure mon courage... et les nuits me remplissent de folies imprévisibles
piégée dans mon ventre cette faillite mondiale me donne la nausée
prison à ciel ouvert
j'ouvre les yeux
un circaète salue la montagne de son chant de retour
un aigle royal lui rappelle de prendre ses quartiers sans prétention
ramassant les poils du chien devant la porte, un pic épeiche fait son nid dans un arbre juste en dessous de l'atelier
les sittelles toujours tapageuses prennent possession de tous les recoins cavernicoles disponibles
de bois et de jardin les grimpereaux chuchotent leur amour aux arbres
et sous la mangeoire toujours le même combat pour quelques graines perdues
des palombes, sans nul doute, un autour a tué une de mes poules
dans la serre les semis germent et poussent avec force et raison
la folie des hommes aurait pu s'arrêter à la frontière de ce bout du monde, mais je lui ai parlé de mon chagrin... et elle, de sa contagion nuisible a contaminé sans invitation, mon cœur déjà bien trop instable
la beauté de ce printemps désordonné
comme un sacre sans lamentation
entraîne mes pensées vers une dissidence que je souhaite sans retour
appartenant à la Terre
jusqu'au virus
qui la fait trembler
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Commentaires
Anna,
je vous ai envoyé un courriel