• Vercors

     

     

    et le vent passe au dessus de ma tête sans me toucher

     

    poussant les nuages vers l’oubli 

    le brouillard vers le monde d'après

     

    tropisme désordonné

    au vent indompté

    les arbres ont perdu leur raison

     

    assise tout en haut

    sur ton point culminant

    immensément seule

     

    je suis allée vers toi

    si lentement

    pour chaque fleur éclose

    chaque papillon impatient

     

    la mousse sur mes épaules fraîches

    quelques fleurs d'arnica sous mon dos cassé

     

     ne pouvant aller plus haut

    tous ces tariers des près s'affolent

    sur les gentianes jaunes

     

     

    dans la vallée

    de minuscules agitations

    ordinairement monotones

    passent le temps

    sans compter

    sans attendre

    sans espérer

     

    je longe les crêtes

    suivant la falaise

    et un tout jeune faucon

     

    entre saxifrages et rochers

     la frontière

    tient du miracle

     

    personne

    ce jour là

     

     

    dans un fatras de nuages

    je fais alliance avec la terre

     

    libre et enchaînée

     

    m'appuyant sur ma canne

    j'enfile un pull

     

    divinement engourdie

     

     

     

    O Montagne

    ta noblesse

    comme une liturgie sans croyance

    prohibe tout accès à ta divinité

     

    mais

     

    de tes couleurs

    en unique besoin

    juste

    une pincée de mémoire pour mes oiseaux

     

     

     

     

     

     


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