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il se pourrait que ...
et nous voilà en apnée provisoire
empoisonnés
par nos masques imposés
pour un monde qui s'incline
comme une communion de foi à la peur de vivre à la peur de mourir
sous les clématites
un, deux peut-être trois nids
se dessèchent hors d'usage
il se pourrait
que tout s'efface
il se pourrait
que trop de tristesse sans larmes
érode les cœurs broyés
même la rivière de montagne a perdu ses poissons
un vol migratoire de onze bondrées apivores
ce matin en buvant le thé
inquiétude au bout du ciel
dans la forêt
dans le jardin
tenant la main de l'enfant
je serre un peu plus ses petits doigts
et cherche un peu de lumière à ses premières ombres
aux cantiques de la mer frappent les derniers tambours de la Terre
d'anciennes forges se réveillent dans le ventre des montagnes et le vent corrompt sa noblesse au large des océans
pour un dénouement inconnu
entendez vous l'écho
des rumeurs clandestines ?
aucun obstacle
à leurs fréquences illusoires
le chien s'est assoupi devant le petit atelier
et les mélèzes sur le versant nord
nous regardent sans inquiétude
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Commentaires
il se pourrait - en effet - que tout s'efface. Une belle approche - libérée -
du haïku. Amicalement.