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octobre 2014
Partir, loin de chez soi, quitter ses habitudes, rompre avec le confort de sa langue, le réconfort des expressions qui la colorent, voilà bien des changements qui chahutent un quotidien à l'étranger. Nous ne pouvons progresser, que porter par la force du pays qui nous accueille. Le temps prend ce qu'il veut sur notre patience, il nous détermine l'espace qu'il nous configure sans nous demander notre avis. Et nous nous conformons aux règles. Nous savons que ce sont elles, et elles seules qui nous feront évoluer. Un peu plus adaptés par ces leçons d'attention, nous avançons au hasard de nos décisions.
Péninsule de Noto. La mer du Japon n'a pas rongé toutes les côtes nord de l'île. Un petit bout de terre nargue la mer et le reste du pays. Quelques villages exigus, faits de bois et de paille dominent les criques déchiquetées par les tempêtes où se nourrissent, insouciantes, quelques aigrettes sacrées. De minuscules rizières se superposent sur les versants abrupts. Entre homme et rizière, l'équilibre s'ajuste au raz de l'eau. Le riz se récolte toujours traditionnellement. Une fois coupé, on le suspend en gerbe sur des structures de bois au milieu des champs. La beauté des reliefs s'en trouvent totalement enrichie et lorsque par fantaisie, s'en vient souffler un petit vent chaud et doux du large, se glisse entre grains et paille, un murmure de moisson, un chant, dont seul les rizières en connaissent le sens. Dans cette péninsule, l'art de ramasser le sel est à lui tout seul une voie sans équivoque. On emprunte à la mer ce minéral avec parcimonie. Ici, les gestes sont répétés depuis la nuit des temps, ils n'en restent pas moins impressionnants de justesse. La mémoire des ancêtres veille sur l'excellence. Le long de la côte se succèdent quelques exploitations familiales qui soustraient quotidiennement à l'eau de mer, ce précieux cristal. Comme toujours au Japon, tout se fait avec une conscience parfaite. Rien n'est négligé. Tout est soigné avec perfection.
Wajima, au bout de la péninsule pointent les premiers toits en tuiles... La nuit tombe encore une fois trop tôt, et il nous faut trouver un endroit où planter la tente.
du temps, le temps s'oublie
faucher le riz n'est qu'une étape
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octobre 2014
Partir, loin de chez soi, quitter ses habitudes, rompre avec le confort de sa langue, le réconfort des expressions qui la colorent, voilà bien des changements qui chahutent un quotidien à l'étranger. Nous ne pouvons progresser, que porter par la force du pays qui nous accueille. Le temps prend ce qu'il veut sur notre patience, il nous détermine l'espace qu'il nous configure sans nous demander notre avis. Et nous nous conformons aux règles. Nous savons que ce sont elles, et elles seules qui nous feront évoluer. Un peu plus adaptés par ces leçons d'attention, nous avançons au hasard de nos décisions.
Péninsule de Noto. La mer du Japon n'a pas rongé toutes les côtes nord de l'île. Un petit bout de terre nargue la mer et le reste du pays. Quelques villages exigus, faits de bois et de paille dominent les criques déchiquetées par les tempêtes où se nourrissent, insouciantes, quelques aigrettes sacrées. De minuscules rizières se superposent sur les versants abrupts. Entre homme et rizière, l'équilibre s'ajuste au raz de l'eau. Le riz se récolte toujours traditionnellement. Une fois coupé, on le suspend en gerbe sur des structures de bois au milieu des champs. La beauté des reliefs s'en trouvent totalement enrichie et lorsque par fantaisie, s'en vient souffler un petit vent chaud et doux du large, se glisse entre grains et paille, un murmure de moisson, un chant, dont seul les rizières en connaissent le sens. Dans cette péninsule, l'art de ramasser le sel est à lui tout seul une voie sans équivoque. On emprunte à la mer ce minéral avec parcimonie. Ici, les gestes sont répétés depuis la nuit ndes temps, ils n'en restent pas moins impressionnants de justesse. La mémoire des ancêtres veille sur l'excellence. Le long de la côte se succèdent quelques exploitations familiales qui soustraient quotidiennement à l'eau de mer, ce précieux cristal. Comme toujours au Japon, tout se fait avec une conscience parfaite. Rien n'est négligé. Tout est soigné avec perfection.
Wajima, au bout de la péninsule pointent les premiers toits en tuiles... La nuit tombe encore une fois trop tôt, et il nous faut trouver un endroit où planter la tente.
du temps, le temps s'oublie
faucher le riz n'est qu'une étape
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octobre 2014
5h30 du matin, le jour se lève. Pas de décalage horaire. Au Japon, on vit à l'heure solaire. Lever tôt, coucher raisonnablement tard, la perception du temps change, même si celui-ci est invariable au notre. Mais voir la nuit tomber à 18 h alors que nous sommes en octobre, perturbe un peu notre notion d'espace et de temps. Pourtant, ces heures matinales nous deviennent très vites familières.
Le sentier du volcan Yake dake s'ouvre à nous de façon surprenante. La forêt qui nous accueille filtre la lumière avec obstination. Les arbres nourris par les caprices du volcan, dressent leurs houppiers en désordre vers l'inconnu. Ils sont immenses et leur âge ne se compte certainement plus. Je lève la tête vers leurs cimes que je ne peux percevoir. Les plus vieux d'entre eux, ont la face nord de leurs troncs recouverts d'une épaisse couche de mousse qui les protège de la neige et du vent glacial. Il règne dans cette forêt une lourdeur oppressante, incroyablement envoûtante. Les racines des hêtres, des érables, des marronniers et des hinoki, s'entrecroisent sur le sentier compliquant considérablement notre progression. Mille mètres de dénivelé nous attendent. Comparés aux mille six cents que nous allons entreprendre pour gravir le Haku San, troisième divinité du Japon après le Fuji San, cela semble être des broutilles. Mais nous ne savons pas encore bien appréhender les pentes des volcans de ce secteur.
La montée se fait silencieuse d'autant plus que des ours noirs sont signalés dans le coin. Pourtant, rien ne viendra perturber cette ascension éprouvante pas même les oiseaux. Passerelles et échelles nous secondent dans cette lente progression et le sommet derrière d'épais nuages et fumerolles aux propriétés toxiques, se laisse entrevoir par intervalle...
Les couleurs d'automne moirent étrangement la brume, et malgré la fatigue, je me laisse complètement submerger par cet étonnant paysage. Avançant avec une endurance remise à l'épreuve chaque instant, le souffle se fait difficile, les pentes sont raides et le froid mordille les joues. La végétation se retire peu à peu du relief, mettant à nu une roche volcanique rugueuse au contact pourtant chaud. Chaleur qui nous rappelle simplement que sous nos pieds, ça bouillonne. Quelques indications bordent le chemin jusqu'au sommet, qui enfin après de longues heures de marche nous ménage une petite place dans les fumerolles délétères..
sommet du Yake dake
du Japon
nous ne voyons que nos chaussures.
Le Yake dake s'enferme dans son mutisme de volcan un peu oublié... Il ne nous révèle rien de ce qui l'environne. Ce géant à l'altitude modeste, nous aura accordé le droit de le gravir sans manifester de contrariété, ce qui pour des gaïjin comme nous est déjà une très grande faveur.
Enfin après tant de temps, je reprends mes pinceaux...
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octobre 2014
5h30 du matin, le jour se lève. Pas de décalage horaire. Au Japon, on vit à l'heure solaire. Lever tôt, coucher raisonnablement tard, la perception du temps change, même si celui-ci est invariable au notre. Mais voir la nuit tomber à 18 h alors que nous sommes en octobre, perturbe un peu notre notion d'espace et de temps. Pourtant, ces heures matinales nous deviennent très vites familières.
Le sentier du volcan Yake dake s'ouvre à nous de façon surprenante. La forêt qui nous accueille filtre la lumière avec obstination. Les arbres nourris par les caprices du volcan, dressent leurs houppiers en désordre vers l'inconnu. Ils sont immenses et leur âge ne se compte certainement plus. Je lève la tête vers leurs cimes que je ne peux percevoir. Les plus vieux d'entre eux, ont la face nord de leurs troncs recouverts d'une épaisse couche de mousse qui les protège de la neige et du vent glacial. Il règne dans cette forêt une lourdeur oppressante, incroyablement envoûtante. Les racines des hêtres, des érables, des marronniers et des hinoki, s'entrecroisent sur le sentier compliquant considérablement notre progression. Mille mètres de dénivelé nous attendent. Comparés aux mille six cents que nous allons entreprendre pour gravir le Haku San, troisième divinité du Japon après le Fuji San, cela semble être des broutilles. Mais nous ne savons pas encore bien appréhender les pentes des volcans de ce secteur.
La montée se fait silencieuse d'autant plus que des ours noirs sont signalés dans le coin. Pourtant, rien ne viendra perturber cette ascension éprouvante pas même les oiseaux. Passerelles et échelles nous secondent dans cette lente progression et le sommet derrière d'épais nuages et fumerolles aux propriétés toxiques, se laisse entrevoir par intervalle...
Les couleurs d'automne moirent étrangement la brume, et malgré la fatigue, je me laisse complètement submerger par cet étonnant paysage. Avançant avec une endurance remise à l'épreuve chaque instant, le souffle se fait difficile, les pentes sont raides et le froid mordille les joues. La végétation se retire peu à peu du relief, mettant à nu une roche volcanique rugueuse au contact pourtant chaud. Chaleur qui nous rappelle simplement que sous nos pieds, ça bouillonne. Quelques indications bordent le chemin jusqu'au sommet, qui enfin après de longues heures de marche nous ménage une petite place dans les fumerolles délétères..
sommet du Yake dake
du Japon
nous ne voyons que nos chaussures.
Le Yake dake s'enferme dans son mutisme de volcan un peu oublié... Il ne nous révéle rien de ce qui l'environne. Ce géant à l'altitude modeste, nous aura accordé le droit de le gravir sans manifester de contrariété, ce qui pour des gaïjin comme nous est déjà une très grande faveur.
Enfin après tant de temps, je reprends mes pinceaux...
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octobre 2014
Ici, les dieux sont capricieux. Il est préférable de ne jamais les contrarier. Leur éveil a pour sale habitude d'embraser la montagne et les prêtres shinto veillent chaque saison sur leur repos. Au bord d'un étang, coincé au fond d'une vallée, quelques moines s'attachent à perpétuer les traditions remontant à des origines tellement lointaines que très peu de japonais en connaissent leurs racines. Peu importe, ils sont là et nous aussi. Il me semble légitime d'être là même si c'est par hasard. Je frôle un peu de leur croyance sans vouloir m'y impliquer davantage. Deux barques glissent majestueusement sur une eau limpide au point de voir le moindre détail des poissons et des herbes qui y vivent. La transparence de cette eau m'hypnotise, je ne mesure pas sa réalité... Une musique aussi fluide et inattendue que cette clarté qui ricoche sur l'étang, accompagne les maîtres de cette cérémonie destinée aux esprits de la montagne. Le temps s'écoule sans contrainte. Lentement les deux embarcations, l'une aussi singulière que l'autre, font le tour du petit lac, puis retournent sur le ponton en bois. Repassant sous le torii, les prêtres quittent le monde des dieux et redeviennent de simples mortels. Les japonais se prosternent avec la même simplicité que ce que leur impose le code de respect qu'ils pratiquent sans modération au quotidien.
La nature semble pourtant indifférente à toutes ces offrandes... mais l'est -elle vraiment ?
On ne peut comprendre le Japon, si on ne s'interroge sur sa spiritualité.
Nous quittons les lieux de cérémonie avec la même retenue qu'à notre arrivée. Peut-être un peu plus rassurés, peut-être un peu plus attentifs à la couleur changeante du ciel et de la terre. Nous souhaiterions simplement que les dieux restent encore un peu cléments. Demain, nous gravirons le Yake dake, volcan actif, situé dans la continuité du Ontake, quatrième de cette chaîne explosive. Nous ne voudrions pas que notre audace les contrarie. Nous connaissons maintenant leur susceptibilité meurtrière.
brûme,nuage, fumerolle
de loin
on peut tout imaginer
霞,雲, 発煙 ,遠いすべて想像することげできます
kasumi kumo hatsuen subete sôzôsuru kotogedekimasu
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octobre 2014
Ici, les dieux sont capricieux. Il est préferable de ne jamais les contrarier. Leur éveil a pour sale habitude d'embraser la montagne et les prêtres shinto veillent chaque saison sur leur repos. Au bord d'un étang, coincé au fond d'une vallée, quelques moines s'attachent à perpétuer les traditions remontant à des origines tellement lointaines que très peu de japonais en connaissent leurs racines. Peu importe, ils sont là et nous aussi. Il me semble légitime d'être là même si c'est par hasard. Je frôle un peu de leur croyance sans vouloir m'y impliquer davantage. Deux barques glissent majestueusement sur une eau limpide au point de voir le moindre détail des poissons et des herbes qui y vivent. La transparence de cette eau m'hypnotise, je ne mesure pas sa réalité... Une musique aussi fluide et inattendue que cette clarté qui ricoche sur l'étang, accompagne les maîtres de cette cérémonie destinée aux esprits de la montagne. Le temps s'écoule sans contrainte. Lentement les deux embarcations, l'une aussi singulière que l'autre, font le tour du petit lac, puis retournent sur le ponton en bois. Repassant sous le torii, les prêtres quittent le monde des dieux et redeviennent de simples mortels. Les japonais se prosternent avec la même simplicté que ce que leur impose le code de respect qu'ils pratiquent sans modération au quotidien.
La nature semble pourtant indifférente à toutes ces offrandes... mais l'est -elle vraiment ?
On ne peut comprendre le Japon, si on ne s'interroge sur sa spiritualité.
Nous quittons les lieux de cérémonie avec la même retenue qu'à notre arrivée. Peut-être un peu plus rassurés, peut-être un peu plus attentifs à la couleur changeante du ciel et de la terre. Nous souhaiterions simplement que les dieux restent encore un peu cléments. Demain, nous gravirons le Yake dake, volcan actif, situé dans la continuité du Ontake, quatrième de cette chaîne explosive. Nous ne voudrions pas que notre audace les contrarie. Nous connaissons maintenant leur susceptibilité meurtrière.
brûme,nuage, fumerolle
de loin
on peut tout imaginer
霞,雲, 発煙 ,遠いすべて想像することげできます
kasumi kumo hatsuen subete sôzôsuru kotogedekimasu
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octobre 2014
Station de bus, gare de Kyôto, le typhon laisse place à un ciel de toute beauté. Nagomi, nous accompagne pour ce départ vers des régions plus sauvages. J'ai du mal à cacher ma tristesse. Ses yeux sont chargés de larmes, les miens retiennent tout juste ce qu'il faut pour ne pas m'effondrer.
300 km plus loin, montagnes et volcans pointent leurs instabilités vers le ciel, sans attendre qui que ce soit. Il nous faut changer de bus plusieurs fois, pour aller aux confins de ces vallées où les voitures n'ont plus accès. Il fait nuit lorsque nous plantons notre petite tente sous les arbres, le silence qui règne dans ces lieux, impose la discrétion. La majesté des montagnes que nous ne pouvons voir, incarne nos esprits. Il nous faut attendre le lendemain, pour pouvoir enfin mesurer la grandeur de cet endroit.
Parc national de Chubu-Sangaku, préfecture de Nagano... Kamikochi... le monde perd sa candeur si près du Ontake...
vol de nuit
le monde s'interrompt un instant
quelques plumes suivent le mouvement
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octobre 2014
Station de bus, gare de Kyôto, le typhon laisse place à un ciel de toute beauté. Nagomi, nous accompagne pour ce départ vers des régions plus sauvages. J'ai du mal à cacher ma tristesse. Ses yeux sont chargés de larmes, les miens retiennent tout juste ce qu'il faut pour ne pas m'effondrer.
300 km plus loin, montagnes et volcans pointent leurs instabilités vers le ciel, sans attendre qui que ce soit. Il nous faut changer de bus plusieurs fois, pour aller aux confins de ces vallées où les voitures n'ont plus accès. Il fait nuit lorsque nous plantons notre petite tente sous les arbres, le silence qui règne dans ces lieux, impose la discrètion. La majesté des montagnes que nous ne pouvons voir, incarne nos esprits. Il nous faut attendre le lendemain, pour pouvoir enfin mesurer la grandeur de cet endroit.
Parc national de Chubu-Sangaku, préfecture de Nagano... Kamikochi... le monde perd sa candeur si près du Ontake...
vol de nuit
le monde s'interrompt un instant
quelques plumes suivent le mouvement
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saisissant et troublant, ce documentaire est un véritable hymne à la vie, à la mort et à l'amour de l'humanité.
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octobre 2014
Le Japon est un pays qui s'approche avec pudeur. Mes pas me poussent dans un monde d'une densité que je ne connais pas. Hokkaïdo est sauvage et ne se laisse pas pénétrer facilement, Honshu la grande est partiellement apprivoisée et très peuplée, elle n'en reste pas moins mystérieuse.
Première nuit à Kyôto. Kitaôji, quartier nord ouest de Kyôto, le monde et son battement de vie semblent n'avoir jamais quitté une certaine ruralité... Train, et métro nous mènent là où nous avions prévu de dormir. Nous nous perdons à plusieurs reprises dans ce dédale de rue et de ruelles débordant de jardin. Le moindre espace libre est conquis par de la verdure... arbres et fleurs en tout genre débordent des maisons traditionnelles toujours en bois et en papier... l'une d'entre elles nous ouvre ses portes pour la nuit. La fatigue nous terrasse, mais la beauté de ce lieu confortable, nous repose et nous accorde un peu de sommeil malheureusement interrompu par l'implacable décalage horaire. Finalement, Kyôto nous accueillera quatre jours, durant lesquels la puissance de ce pays et son incontournable mystère me permettront de retrouver une amie japonaise dont je n'avais plus de nouvelles depuis quelques années.
Les temples et les jardins, les uns plus immenses que les autres, me donnent le vertige. Je ne trouve plus de mots pour qualifier ce que je vois. Bouddhisme et Shintoisme remplissent mes yeux d'architecture complexe et variée. Tout est en bois, en terre en corde et en papier. La fragilité de ces matériaux s'efface derrière l'énigme de ces constructions gigantesques. Les japonais vivent au rythme de tous ces dieux qui se frôlent sans se heurter... leur voie unique et imperméable aux religions occidentales, nourrit la spiritualité du peuple nippon avec une simplicité tellement évidente, que la tentation d'adhérer à leur croyance pourrait se manifester si je n'appartenais pas déjà en partie à la pensée " kami no michi ".
ces kilomètres d'élégance prolongent mon regard à l'infini.
avant le temple, sous le torii 鳥居, nous passons de notre monde à l'autre monde
là où sont les oiseaux
premières couleurs d'automne
le jour s'achève
Un typhon est signalé au large du Pacifique. Son souffle ne s'épuise pas assez vite et Okinawa prend le plus gros de la tempête. Quelques milliers de kilomètres plus loin, nous cherchons un abri potentiel pour nous protéger des pluies torrentielles et des vents violents qui nous menacent.
lendemain de tempête
les dieux de la mer
ont pris leur tribut
dans les rues de Kyôto
en offrande au dieu assis sur le banc
quelques kaki
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octobre 2014
Le Japon est un pays qui s'approche avec pudeur. Mes pas me poussent dans un monde d'une densité que je ne connais pas. Hokkaïdo est sauvage et ne se laisse pas pénétrer facilement, Honshu la grande est partiellement apprivoisée et très peuplée, elle n'en reste pas moins mystérieuse.
Première nuit à Kyôto. Kitaôji, quartier nord ouest de Kyôto, le monde et son battement de vie semblent n'avoir jamais quitté une certaine ruralité... Train, et métro nous mènent là où nous avions prévu de dormir. Nous nous perdons à plusieurs reprises dans ce dédale de rue et de ruelles débordant de jardin. Le moindre espace libre est conquis par de la verdure... arbres et fleurs en tout genre débordent des maisons traditionnelles toujours en bois et en papier... l'une d'entre elles nous ouvre ses portes pour la nuit. La fatigue nous terrasse, mais la beauté de ce lieu confortable, nous repose et nous accorde un peu de sommeil malheureusement interrompu par l'implacable décalage horaire. Finalement, Kyôto nous accueillera quatre jours, durant lesquels la puissance de ce pays et son incontournable mystère me permettront de retrouver une amie japonaise dont je n'avais plus de nouvelles depuis quelques années.
Les temples et les jardins, les uns plus immenses que les autres, me donnent le vertige. Je ne trouve plus de mots pour qualifier ce que je vois. Bouddhisme et Shintoisme remplissent mes yeux d'architecture complexe et variée. Tout est en bois, en terre en corde et en papier. La fragilité de ces matériaux s'efface derrière l'énigme de ces constructions gigantesques. Les japonais vivent au rythme de tous ces dieux qui se frôlent sans se heurter... leur voie unique et imperméable aux religions occidentales, nourrit la spiritualité du peuple nippon avec une simplicité tellement évidente, que la tentation d'adhérer à leur croyance pourrait se manifester si je n'appartenais pas déjà en partie à la pensée " kami no michi ".
ces kilomètres d'élégance prolongent mon regard à l'infini.
avant le temple, sous le torii 鳥居, nous passons de notre monde à l'autre monde
là où sont les oiseaux
premières couleurs d'automne
le jour s'achève
Un typhon est signalé au large du Pacifique. Son souffle ne s'épuise pas assez vite et Okinawa prend le plus gros de la tempête. Quelques milliers de kilomètres plus loin, nous cherchons un abri potentiel pour nous protéger des pluies torrentielles et des vents violents qui nous menacent.
lendemain de tempête
les dieux de la mer
ont pris leur tribut
dans les rues de Kyôto
en offrande au dieu assis sur le banc
quelques kaki
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