•  voilà encore une petite merveille, qui vous laisse sans voix ... une de ces splendeurs qui vous métamorphose

     


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  • s'étirant sur le bitume chaud

    une couleuvre

    trop lente......

     

     

    coup de frein

    coup de volant

    le serpent sauve sa peau

     

     

     

    fin des amours

    un petit tas de lucioles mortes

    sur la table

     


     

    au coeur des fleurs

    festin hâtif

    des faiseuses de miel

     

     

     

     

    les pollens

    s'envolent

    au hasard

     

    montagnes et mers

    demeurent


     

     

     





     

     

     

     

     


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  • vallée profonde, vallée lointaine sans issue... vallée taillée par l'érosion et les glaciers d'une autre époque...    il suffit d'étendre ses bras pour  en toucher les parois étroites.... Tournant et retournant à en avoir la nausée, nous grimpons vers le cul de sac, tout en cherchant un point de bivouac .

     


    tant d'années et de saisons ont forcé les montagnes à se dresser en rempart vertigineux,  tant de pluie,  de neige, de vent et de froid, ont sculpté ces versants, tant de soleil, a arraché les séracs de ces hauteurs vertigineuses... que les parois de parts et d'autres de ce mince serpent de bitume, étranglent profondément la vallée... La forêt se rétrécit autour de nous. Je me sens oppressée. De village en village nous progressons vers ces dieux minéraux, ces sentinelles rigides qui ont su prendre sans ménagement, ce que les habitants de la montagne ont toujours refusé de leur donner... Dans les cimetières,  plusieurs générations d'alpinistes reposent, têtes tournées vers  la montagne...

     

    Impasse !! ... se groupant en demi lune les sommets nous toisent de leurs  4000 m bien dressés. Ils  filtrent le passage des hommes les plus courageux ne laissant aucune alternative pour les autres...

     

    après une nuit au bivouac difficile, nous empruntons au lever du jour un sentier escarpé, pour un sommet de moindre importance... La dénivélée n'est pourtant  pas négligeable et il faut s'accrocher au rocher... mais arrivés au sommet, l'impression de nous  rapprocher d'un sanctuaire immuable, nous donne la force d'ouvrir les yeux sur cette beauté glacée qui nous aveugle...

     

    sur un éperon rocheux, on perçoit tout juste le refuge presque  inaccessible du versant sud de la Meije... il faut grimper pour aller passer la nuit dans ce nid d'aigle... c'est la condition nécessaire,  m'explique mon compagnon,  pour réussir  à gravir cette rebelle. Peu bavard et économisant son souflle il me raconte en traçant dans le ciel, le topo de l'ascension de la Meije, dont il se souvient du moindre détail...

     

     

     

     

    dans le cimetière

    quatre générations de guides

    sous la pluie

     

     

     

    resteras-tu près de moi

    cette nuit

     petite myosotis

     

     

     

     

     

     

     


     

     

     

     

     


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  • alors que les dernières semences, les derniers plans s'échangent sur les marchés et dans les quatre coins des montagnes... alors que les sourires s'imprègnent d'espérence et que la seule monnaie partagée se  conjugue à la saison suivante,  les robes longues et les cheveux tressés se retirent dans les forêts et dans les hauteurs... Sous les yourtes encore chauffées le temps reprend ses droits et s'adapte à un nouveau mode... Semi-nomade ? Qu'importe. L'envie de ne jamais s'arrêter est une pulsion séculaire qui ne peut se soumettre à des lois sédentaires... Nous ne pouvons résister à cet instinct... voilà trop longtemps que nous nous éteignons sans admettre cette évidence...

     

    La montagne est mon refuge, la mer mon errance, la plaine, mon temps de repos entre les deux....


    Semer, ce que mon sac contient sans me retourner ... laisser  faire la terre... lui faire confiance en regardant le ciel... et ne jamais rien attendre... vent et pluie viendront mélanger ce qu'il se doit...

     

     

    le sentier vers le sommet

    se creuse

     

    manquant de terre

    la forêt s'enracine

    sur le roc

     

     

    courant dans la forêt

    de plus en plus

    sombre

     

     

     

    tranquillement

    le temps crée

    mille et une choses

     

     

     

    ronde comme la terre 

    une ruche tronc

     

     

    dans un coin du jardin

    la vie sauvage

    continue

     

     

     

     

     

     

     

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  • chère V....,

     

    je t'écris ces quelques mots en souvenir de ces belles balades ornithologiques que nous avions partagées dans les étangs et les marais... Cette année les oiseaux se font rares et difficiles à observer, mais nous avions eu de belles surprises, dont une inattendue... la petite pie grièche à tête rousse... Je l'ai peinte en pensant à toi, à nos soirées dans la roulotte, à nos bavardages parfois insolites... à nos rires de fin de journée où les corps et les esprits fatigués se relâchent, après quelques bières innocentes...

     

    plaisir à deux... plaisir autour d'une découverte... plaisir de donner et de recevoir... ta connaissance des oiseaux étaient telle, que j'avais l'impression de ne pas t'apprendre grand chose... et nous marchions silencieuses dans ces marais, où seule la parole des oiseaux était à entendre...

     

    je suis retournée sur les étangs où nous avions vu l'étourneau unicolore... et bien cachés sur quelques îlots éloignés, j'ai pu enfin admirer les sternes caugek, caspiennes, naines, pierregarin, et hansel qui nichaient par centaines... les railleurs aussi, mélangés à cette euphorie printanière, dressaient leurs cous rosés, exposant ainsi leur audace reproductive...

     

    mais tu reviendras,  et je t'emmènerai encore une fois dans ces lieux uniques, où l'esprit humain abandonne toute résistance...

     

    j'espère que ces quelques mots et cette peinture te rappelleront ces instants de simplicité échangés avec les oiseaux et tout ce qui les entoure.

     

     

    avec beaucoup de tendresse

     

    anna

     

     

    pie-grieche-a-tete-rousse-1

     

     

     

     


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  • En 1974, au cœur de la révolution culturelle chinoise, un garçon de 11 ans observe le monde des adultes et n’y comprend pas grand-chose. La rencontre avec un meurtrier en fuite le pousse au secret et au mensonge. Cette confrontation signera la perte de son innocence.

     

    Wang Xiaoshuai, signe là une oeuvre d'une très grande sensibilité. Prises de vue, paysages, poésie s'allient avec générosité et subtilité, permettant à un thème  aussi délicat que celui de la révolution chinoise, d'être perçu non sans être dénué de la réalité dramatique de l'époque, mais avec les soucis ordinaires des enfants et des adultes soumis à un tel diktat...

     

    de toute beauté ...

     

     

     

     


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  • je reste assise là, immobile,  pendant que les minutes négocient leur temps en heures... mon coeur semble arrêté... mon souffle sans volume...  trop de tristesse ce soir... trop de désespoir... j'ai l'impression que tout s'effondre... Le vent fait trembler la porte... elle reste fermée comme mon esprit...  J'ai l'impression de vivre un choc, quelque chose qui bloque mes muscles et ma pensée... Pourtant rien ne bouge autour de moi, à part le vent qui souffle dehors en tempête... Le choc vient de l'intérieur, de là où il est difficile de réagir. Je comprends ce qui m'arrive, mais je ne peux rien faire... Je regarde les nuages noirs traversés la fenêtre... Il ne pleut toujours pas et les rivières sont dangereusement basses... il ne pleut toujours pas, et les oiseaux meurent sur les rivages... il ne pleut toujours pas et les arbres cherchent l'eau à tâtons dans la terre et dans le ciel, il ne pleut toujours pas et  mes yeux restent secs... ce soir, je suis triste sourde et aveugle... ce soir,  je suis le monde devenu triste sourd et aveugle... 

     

     

     

    ne possédant rien ce soir

    plus même le coeur léger

    de Issa


     


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  • Fukushima !

    le tricycle

    du petit frère

     


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  •  

    Kore-Eda, cinéaste précieux, n’a quasiment nul autre pareil pour saisir la vie en mouvement, tout au moins avec cette délicatesse là. «I wish» est, en effet, une caresse sur la joue, rassurante, apaisante, qui fleure bon la douce mélancolie comme (presque) seul le cinéma asiatique peut nous en procurer. Sans morale, plein de tendresse, moelleux comme un karukan, innocent comme un dessin à la gouache. Un film coup de cœur, enjoué et réjouissant. Une merveille !!!

     

     


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  •  

     jour de tempête

    la terre parle aux oiseaux

     

     

     

     


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  • c'est le temps des oiseaux

    devant la roulotte immobile

     

     

    le vent

    toujours le vent

    par la vitre cassée

     

     

     

    sur son bois flottant

    l'ombre de la tortue

    marque  le temps



     

     

    c'est le temps des oiseaux

    à travers les roseaux

    ...


     

     

     

     

    à propos des oiseaux

    je regarde les arbres

    les fleurs et les insectes

     

     

     

     

     près de la yourte

    une ou deux ruches peut-être

    pour entendre la forêt

     

     

     

     

    au fait !

    même

    les papillons jouent à cache cache

     

     



     


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  • ce monde imparfait

    mais pourtant recouvert

    de cerisiers en fleur

     

     

     



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  • état de guerre

    dans le jardin

    des tranchées pour les patates

     

     

    les ronciers pour les oiseaux

    gagnent sur le labour

     

     

     

    prenant compte

    du monde qui m'entoure

    je souris en semant

     

     

     

     fleurs de fraisier

    le goût sans le fruit

    dans la bouche

     

     

     

    au bout du jardin

    les railleries du blaireau

    je tente le dialogue

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • 26 avril puis premier mai 1986... c'est le printemps, le petit monde rural s'affaire et se prélasse dans la douceur des jours heureux.. Tout revit, la nature généreuse dispense sa beauté sans retenue, et personne ne sait que cela ne sera que de courte durée...

     

    26 avril  1986;  l'accident arrive, avec ses sommes d'injustices, de crimes et de mensonges... mensonges qui traverseront le monde sans aucun scrupule, sans aucun remords ...

     

    l'arrogance doublée d'un désir de pouvoir est criminelle... et récurrente...

     

     


     

    je me souviens... de ce premier mai 1986, il faisait beau... nous avions dressé la table dehors et nous partagions ce premier repas de printemps avec les toutes premières feuilles de châtaignier enfin décidées à éclore... Les enfants jouaient sous les arbres... et je tenais mon quatrième enfant, un  bébé de 6 mois dans les bras... Nous étions loin de cette Ukraine qui sombrait inconsciemment dans ce cauchemar  indicible... mais de plus en plus proches de ce nuage mortifère, qui tranquillement explosait les frontières

     

    je me souviens de cette peur indéfinissable et impalpable qui a suivi cette catastrophe...

     

    je me souviens quelques années plus tard... avoir partagé avec  une petite dizaine d'enfants contaminés un atelier de land art en montagne... J'entends encore leur rires et leurs angoisses, leurs cris, et leurs étonnements... je les vois toujours  barbouillés de pigments... éternels dans leur conscience...

     

     

    transparente

    sans goût sans odeur sans bruit

    juste radioactive

     

     

    on oublie en se souvenant...

     

     


     

     

     

     


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  •  

    au bout de mon doigt

    loin loin loin

    une sterne caspienne

     

     

     

    là où décollent les avions

    des outardes canepetières

     

     

     

    à côté de mes pinceaux

    la pierre à encre

      fendue


     

     

     

    fleurs de cerisiers

    de pêches et de pruniers

     

     

    sans jamais flétrir -

    des fleurs sans arbres

    entourent mon bol

     

     

     

     

    renversant le thé

    sur des algues mortes

     

     

     

     

     

     

     


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