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une fois de plus
sur l'estampe
ce matin
sans pinceaux ni papier
quelques nuages enchaînés aux arbres
et trop de rêves agités
les soupirs d'une montagne sans marge
je reste ce qui reste
sans voix sans souffle
des songes entre clair obscur
cherchent le loup
au milieu d'une prière impossible
chaque nuit
chaque jour
coopèrent pour que le fauve reste fauve
sa métamorphose inachevée demeure un chef d’œuvre
au petit matin sombre et humide
la terre se ballonne entre les racines
vers la source
comme une provocation
déterminée
courageuse
et pudique
l'appel d'un lynx....
de ma bouche
interdite
rien qu'une buée chaude
cloquant l'air
le silence est intenable
j'écoute
j'écoute
pour entendre
voir
sentir
oreilles tirées vers l' inconnu
narines dilatées
et tous ces doigts persécutant la laine de mon pull
comme une éternité
quelques secondes de plus
et l'appel se réitère trois quatre fois
tableau d'hiver
noir sur gris
tout espoir devient illusion
j'ai peur pour la bête
période de chasse
de trouble
de crainte
de colère
et de coups de feu
le chien me regarde
sans bouger
la forêt change
de forme
de goût
d'indignation
pourrai- je enfin connaître son héritage
marcher sur les mousses profondes
recommencer encore et encore
cette estampe invisible
sans papier ni pinceaux
et entendre
une fois de plus
l'appel du lynx
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Commentaires
Un salut amical.