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sous les platanes et les érables jaspés...
eaux dormantes
les nénuphars éclosent
flegmatiques
... Sur la rivière verte et profonde, l'enfant assis au milieu de l'embarcation, calme peu à peu son excitation première... le silence, lui rappelé-je est la seule condition, d'observation possible..
Il faut qu'il apprenne...
nous glissons ainsi pagayant lentement en amont de la rivière... les algues tentaculaires freinent par moment le canoë... et gênent notre progression. D'autres fois, leur densité arrange nos observations...
tapis sous les arbres, nous regardons les bébés castagneux, plonger et pêcher avec énormément d'adresse... Plus loin, encore, un martin pêcheur ...nous offre ses prouesses de grand pêcheur... Un mâle resplendissant de couleur, expose ses bleus et ses rouilles au soleil déclinant de la mi août. Sans avoir l'air de se soucier de notre présence il plonge avec une rapidité inouïe dans l'eau et remonte sur la branche un petit poisson entre le bec...
du canoë
l'enfant s'émerveille
de cette immensité
devant notre embarcation
quelques canards
sans panique
reflets dans l'eau
de 3 canards
soudainement 6
puis
tous les oiseaux
bien plus communs...
le vert de l'eau ternit
il me prévient
de l'état du ciel
la journée décline, quelques nuages traversent la rivière et disparaissent dans la forêt
revenus à la berge, nous décidons de bivouaquer au bord de l'eau... l'endroit est sombre... les arbres immenses. Ici, platanes et érables ont grandi sans contraintes... ils se sont étalés en tous sens, fléchissant leurs houppiers jusqu'au ras de l'eau...
à la nuit tombée , je prépare un feu, le petit bonhomme est heureux et fier d'être là...
L'ombre des arbres s'étire de plus en plus et les bruits nocturnes commencent à se faire de plus plus intenses... Nous nous enfonçons tous deux dans nos duvets et regardons le balancement des arbres dans le ciel ... impossible de voir les étoiles la végétation est trop dense... le petit bonhomme s'endort contre moi...
ciel !
feuilles de platanes et érables jaspés
à la place des étoiles
Minuit, à quelques pas de nous, dissimulés dans les fourrés, les premiers sangliers s'enhardissent. Ils se rapprochent de notre campement... ils sont gros, nombreux et très proches... leurs grognements ne me rassurent guère... je ne bouge pas... L'enfant se réveille brutalement... manifeste clairement sa peur, mais ne pleure pas... Je me lève, rallume le feu, l'installe à côté... replis méthodiquement notre bivouac, tout en lui parlant calmemant... l'enfant est très courageux, il m'écoute sans bouger...
nuit opaque
le faisceau de la lampe
devant mes pas
la remontée est raide et le chemin pas toujours facile à discerner... mais nous finissons par nous extirper de la forêt...
1 h 30, le ciel dans son immensité éclaire nos visages et notre chemin, nous sommes tous deux soulagés... les étoiles filantes strient la nuit de leurs éclats... elles nous font la fête... elles détournent la crainte de l'enfant rapidement émerveillé...
Rassurés, nous choisissons de nous installer là, sur le Causse, pour terminer notre nuit sous la voie lactée...
son doigt sur les étoiles
il s'endort
nuit agitée
une petite main se glisse
dans mon duvet
6 heures du mat.
les étoiles s'éteignent
à l'Est
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