• peindre est un combat pour la vie

     

    C'est par  évidence, urgence, nécessité et essentiellement par survie que je peins des oiseaux depuis de nombreuses années. Quoi de plus naturel et de plus humain, que de prendre quelques aquarelles et quelques pinceaux pour reproduire ce que l'on voit. Cette pratique se fait depuis la nuit des temps et le but en reste inchangé. Avec discrétion et modestie j'ai le devoir, en tant que aquarelliste-naturaliste-poète, de définir les contours de ces êtres fragiles avec une fidélité rigoureuse. Je dépasse leurs limites lorsqu'ils m'y invitent, mais je ne transgresse jamais leurs règles. Dans un univers où le moindre battement d'aile se fait avec art et goût, ou la plus petite éclosion s'effectue avec une subtilité unique, quelques coups de pinceaux ne peuvent prétendre les égaler... Ils sont les maîtres d’œuvre les plus accomplis de notre univers... Ils sont l'harmonie achevée de leur espèce. Les observant dans toutes les conditions possibles et impossibles, je remarque d'année en année certaines absences qui se révèlent souvent fatales. Ni mon amour pour eux, ni ma poésie et encore moins ma peinture ne pourront les faire revenir, mais je souhaite qu' à travers ces aquarelles, reste dans la conscience de ceux qui les regardent toute la responsabilité que nous avons à leur égard.

    Les textes qui accompagnent les peintures, sont des « haïku ». Ce type d'écriture issu du pays du soleil levant se place un peu dans notre existence comme un témoin de l'instant vécu. Il s'écrit, s'oublie, ne prétend avoir aucune conséquence dans le futur. C'est un art, qui prend toute sa force dans sa capacité d' être écrit par et pour tout le monde.
    Il est là, où nous arrivons à entrevoir la réalité ordinaire avec détachement, là où nos émotions parlent avec une simplicité étonnante. Il se trouve au détour d'une ruelle, au croisement d'un boulevard, sous les semelles du voyageur, dans le bec d'un oiseau, dans les mains d'un enfant ou d'un vieillard, entre les pattes d'un chien, sur les ailes d'un papillon, au fond des océans, sur une fleur qui fane, sur une autre qui éclot, dans les racines d'un arbre, dans le regard des êtres que l'on aime, ou tout simplement dans la poussière du chemin soulevée par le vent.

     

    Exposition médiathèque de l'Ancre à Carnon jusqu'au 5 janvier


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