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immortel
Le vent s'est enfin calmé. La yourte se met lentement au repos... et je retrouve le mien ce soir à l'écoute de la forêt devenue silencieuse. La chouette réinterprète ses chants d'hiver, laissant parfois au renard un peu de place à son appel perçant. L'agitation peu durer de longues minutes où chacun semble ignorer l'autre n'ayant pour autre souci que celui de se faire entendre par son congénère.
Une fatigue vieille de quelques jours enlise mes pensées. Le vent a déchargé sa puissance pendant trois nuits sans aucune pitié pour ce qu'il secouait, pliait, arrachait sur son passage. Des pointes de cent vingt kilomètres heures prenaient en otage tout ce qui avait trouvé refuge en urgence, ne négociant tel un tyran aucune alternative.
C'est ainsi que le vieux cèdre penché, après quinze longues années de résistance, s'est couché sans bruit sur la terre froide de l'hiver.
Depuis, ses racines se dressent vers le ciel tels des spectres solitaires rompus au silence...
me laissant triste et orpheline....
une prière sans mots accompagne la dernière caresse émouvante que je lui dois.
Demain il me faudra le débiter.
Ce grand sage, veillant sur la maison, les oiseaux, les écureuils et les tout jeunes érables plantés sous son ombrage, s'en est allé sur la pointe des pieds, emmenant avec lui les mystères de son existence.
Sa dignité, laissera à la forêt en deuil, une impression d'impermanence, un désir d'éternité.
par le vent
le vieux cèdre s'est incliné
immortel
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