• encore un peu de toundra

    "au bord du monde" de Astrid Wendland (suite)


    Mon regard porte très loin. Lentement d'autres horizons s'ouvrent à moi. Le sifflement des rapaces empêche le silence d'envahir les vallées. Le vent me transperce le ventre et me vide la tête. Je ne pense plus à rien. Je marche. Soudain tel un chaman, je me transforme encore. Je suis comme l'une de ces fleurs blanches en étoile sur le sol. J'accepte ma minuscule condition  dans l'univers. Songe d'humilité d'un jour d'été. La toundra est un lieu sacré. Elle ne montre son plus beau visage qu'au marcheur déterminé. S'il croît en elle, elle viendra en lui, S'il la redoute elle le dévorera.

    p 70


    J'ai été conquise par la toundra, subjuguée par sa force, son austérité et sa sévérité. Nous avons tant de choses à nous dire encore que je ne puis en rester là. Mes barrages ont sauté - ces peurs qui me dominaient. Maintenant, je peux laisser l'eau s'écouler et me porter jusqu'au bord du monde, jusqu'à mon Nord tant aimé.

    p 82

     dernière de couverture:

    Assis sur le plus grand gisement de gaz de la terre, menacés par les changements climatiques, les Nenets sont parmi les derniers autochtones à défendre un mode de vie ancestral au nord du cercle polaire.

    Anstrid Wendlandt a nomadisé avec eux dans la toundra hostile que la folie des grandeurs soviétique a désespérément cherché à coloniser. Elle a partagé leur vie de longs mois, pour tenter de comprendre comment la culture nenets a survécu quand celle des Inuits de son pays le Canada a été dissoute dans le Whisky, le cholestérol et la social-démocratie.

    le mystère des Nenets, leurs croyances et leurs coutumes invitent à penser qu'il reste encore quelques arpents de la planète où la beauté, la magie et le sacré sont à portée de main.




  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :