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en commun
les communs, le bien commun, et en commun
de notre planète en désolation s'élève un cri d'urgence que nous
relaient sans réserve l'air que nous respirons l'eau que nous buvons
le sol que nous foulons
pendant que notre regard s’arrange avec notre mémoire pour éviter de
négocier nos ambitions, Forêts et Océans s’éclipsent de nos têtes
les traces du Lynx tremblent dans celles du Loup
le vol feutré du Grand duc s’égare sans refuge
la petite Nyctale a perdu son hiver
la Luciole sa lumière
Rien ne nous appartient
mais nous voulons tout contrôler
L’incertitude guette notre monde furtif
nous ne comprenons plus rien
nous épions tout ce qui respire étendant nos recherches
jusqu'à en perdre la raison
nos peurs s'allongent sans frontière
peur de nous
peur de tout
de l’arbre qui pousse
de celui qui meurt
de notre passé
et plus encore de notre futur
peur de la vie
de la mort
d’aujourd’hui et de demain
de nos cerveaux en péril
d’une nature diminuée
d’un espace encastré
géré
contrôlé
surveillé
mais rien ne nous appartient
oublions ce « je »qui nous enferme
et construisons ce « nous » qui nous libère
rien ne nous appartient
à l’heure où la rosée porte sa moiteur à la surface d'une terre
effritée
réconcilions notre présent avec notre futur
convertissons notre égoïsme en altruisme
métamorphosons nos peurs en audace
essayons d'être au moins une fois dans nos vies dignes de notre
espèce
d'un futur possible
pour cette relève silencieuse qui ne sait plus quoi attendre
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Commentaires
Votre appel, chère Anna, si vibrant, si vital, si poétique ne peut que nous toucher dans nos corps, dans nos cœurs, dans nos âmes.
Sous toutes les formes, les appels se multiplient et pourtant, c'est vers la croissance économique et le développement technique que se tournent nos sociétés, en tout cas ceux qui les dirigent.
Faut-il encore penser , espérer comme Léon Blum en son temps que "l'Humanité a une sorte de conscience collective supérieure, qui n'est pas soumise au désordre autodestructeur des hommes et que cette conscience nous préserve de catastrophes irrémédiables?"
J'aimerai tant encore pouvoir penser, espérer cela mais les faits indéniables s'ajoutent aux faits indéniables et ce, jour après jour.
Et quel pari osé ce serait alors qu'il y va de notre survie. "Notre survie" en tant qu'espèce humaine mais qui entraîne dans sa chute tant d'autres êtres vivants.
Vos mots sont tellement justes, chère Anna.
De manière incantatoire (moins poétique et trop grandiloquente), j'ajouterai, sans pouvoir vraiment définir ce que j'entends par un Tout, plus intuitif que rationnel :
Pensons un commun qui intègre le Tout et nous, Femmes et Hommes, qui ne savons plus communiquer avec le Tout, agissons ensemble, peut-être plus pour nous sauver mais pour préserver ce qui peut encore l'être.
Je vous embrasse
Luc