• dans la terre souple du jardin

    alors qu'elles accompagnent une bonne partie de mes jours, au printemps lorsque les fleurs recouvrent leurs  sommets, les montagnes me deviennent mystérieusement étrangères. Leurs courbes ondulent dans le ciel comme une mer provisoirement docile. Le soleil à son tour s'installe dans ce tableau éphémère laissant sa pâleur des jours d'hiver en réserve, pour dorer de son jaune le plus intense l'ébauche de ce chef d’œuvre. Un mélange de tristesse et de beauté auquel mon esprit ne peut se soustraire, donne à cette nature débordante de vie, une touche trop personnelle que je m'empresse de supprimer. La nervosité des oiseaux, se fait ressentir au delà de leurs limites. Migrateurs et sédentaires, se soumettent aux dogmes régis par cette tyrannie de survie qui  leur est périodiquement imposée... Mieux que nous, ils savent que l'enjeu ne se discute pas, et  s'attachent à leurs devoirs avec soin et attention. La bataille est d'autant plus difficile que ce temps limité, leur est compté.

    En cette saison de troubles, la brume elle-même ne sait que faire de sa densité et certains matins, elles se rétrécie au fond de la vallée, au dessus des toits des maisons, espérant peut-être que dans ses recoins mal exposés le soleil ne parvienne pas à la chasser.

    Observer ce qu’il se passe autour de moi, en gardant cette place infinitésimale réservée aux êtres discrets, devient un jeu d'enfant. Un personnage au fond de la toile dont on ne distingue plus qu'une silhouette floue, voilà ce que la brume cherche chaque jour à faire disparaître avant que le soleil génère sa loi.

     

    poème sans paroles

    déposé avec les graines

    dans la terre souple du jardin

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Marcel.
    Samedi 21 Mars 2015 à 08:57

    Oui, j'aime beaucoup cette simplicité dans le ton et dans la forme pour conclure. Etre ce témoin discret.

     

    Autre lieu, le Pays Vert :

     

    Equinoxe,

    les euglènes vertes

    sur la mare.

     

    Amicalement.

    2
    Samedi 21 Mars 2015 à 18:53

    les euglènes !! j'ignorais que ces micro organismes verts qui colorent l'eau   s'appelaient des euglènes...

    leur existence t'a permis d'écrire un  très beau haiku...

    merci Marcel...

    anna

     

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