• ce sont les nuits que j'aime le plus... lorsque le silence se fait tel, que j'arrive à l'embrasser... lorsque la lune pleine, s'enfile dans le moindre recoin du sous bois, ne laissant rien au hasard prospectant le moindre soupçon de ténèbre... lorsque le cèdre  penché prend son air obscur des jours d'angoisse, et que son inclinaison change l'horizon... lorsqu'à chacune de ses  destabilisations, son allure évoque quelque chose d'autre qu'il me reste à comprendre... La nuit retient les formes, les absences, les lumières et les couleurs, elle ne lâche aucun mystère, attend tout simplement les lueurs de l'aube pour me redonner un jour sans équivoque... une vie avec et sans secret...

     

    Voilà, plus d'une semaine, que je suis revenue vers cette montagne, ventre et centre de mon esprit... voilà huit jours, que je n'ai touché personne mis à part,  le chien de la maison, l'âne vieillissant, la chatte maternant et  les poules bavardes... voilà huit jours que je converse avec les tomates rouges, jaunes, noires et roses que j'ai plantées au printemps...  voilà huit jours que je dialogue avec les poissons du bassin, que je devise avec les noisettes et les pommes que je ramasse, que je m'entretiens avec les haricots que je cueille... Voila huit nuits, que le passage des chouettes, apportent à mes nuits une note de vérité... me rappelant dans le plus pofond de mon sommeil, que je suis là, dans le ventre de la montagne, à l'interieur des arbres, sous les mousses et les lichens...

     

    chaque jour, je me charge et me recharge  de cette solitude et je me sens de mieux en mieux, chaque jour je sors de mon lit en regardant le jour se lever avant de me remettre au boulot... travaux de jardin, de coupe d'herbe, de ramassage de fruits précèdent le travail intelectuel de l'après-midi... le rythme est donné, il me suffit de m'accommoder de ce qui m'est offert. Mes journées se déplacent ainsi dans le temps, discrètes et silencieuses, évitant de déranger l'ordre des choses...

     

    et puis de temps à autres je me remets au goût du jour... Les infos arrivent malgré moi, sur mon espace virtuel... et je ne peux ni ne veux  les esquiver...  Le chaos s'empare alors de mes dernières résistances et je me fracture en mille morceaux... les larmes suivent désespérément  le cortège d'ignominie qui s'étale devant moi...

     

    puis, je laisse aller, ce qui doit aller... Je redeviens farouche, sauvage, rugueuse... recommençant encore et encore à chercher l'équilibre du temps, la force de sourire, de rire, avec les simples de mon existence...

     

     

     

    sans route ni trottoir

    le chien pisse dans le vide


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