• accroché aux perches de la yourte

    le hamac balance

    son bébé endormi

     

     

     

    assise contre le mur chaud

    le vent tourne

    les pages de mon livre

     

     

     

    coin de la pièce

    mon  sac à dos

    plein

     

     

    parapluie ouvert

    sous les grosses gouttes de pluie

     

     

    la pluie

    efface les odeurs

    de la terre

     

     

    trop tard !!!

    le blé se couche

    sous l'averse


     

     

    dans mon carnet de haïku

    quelques mots

    en japonais

     

     

     

     

    deux lucanes

    traversent la route

    ........................!

     

     

     

    pompons

    jaune-orange sombre

    fleurs de carthame

     

     

     

    silence radio sur le blog

    les bruits du japon

    viendront en septembre

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • 4 heures et demi du mat.

    interminables

    les tournants qui mènent  au Causse

     

     

     

     nocturne-

    sous les chênes verts

    la  yourte brille  comme un lampion

     

     

     

    la chouette se tait

    de longs gémissements

    traversent le feutre de la yourte

     

     

     

    elle me sert la main...

    le jour se lève

    nuageux

     

     

    le son monocorde d'un pinson

     

     

     

    une heure

    deux, trois puis quatre

    elle se bat avec courage


     

    on ferme la yourte -

    comme un second ventre

    toute la chaleur pour le nouveau-né

     

     

     

    dans la pénombre

    l'enfant naît

    avec le chant des cigales

     

     

     

    dernier battement du cordon

    un coup de ciseau

    sépare la mère de l'enfant

     

     

     

    les regards se croisent sans bruit


     

    dehors

    la montagne reprend

    son souffle

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  la mémoire est un chant, si celui ci n'est plus pratiqué la mémoire s'éteint... Tradition orale depuis la nuit des temps, chaque vibration de ce chant capte une histoire de vent, d'immensité, de chevaux et de turbulence... tout se réunit dans la beauté diphonique des voix qui tremblent dans la steppe... Pourtant sur la frontière des deux Mongolies, la mémoire s'effrite dans le ciel infiniment bleu... Les voix oublient leur magie parce que l'histoire n'est plus comprise n'est plus entendue...  Urna Chahar Tugchi chanteuse et ambassadrice de la Mongolie intérieure tente de retrouver quelques fragments de ce chant. Elle s'enfonce au Nord de la Mongolie extérieure, chez ses cousins indépendants, pour rassembler ces bouts d'histoire qui façonneront pendant un temps encore le sourire de ce peuple courageux...

     

     

     


    votre commentaire
  • mes pieds foulent les terres du Haut Languedoc... Dans le silence du soir qui tombe, nous parcourons les derniers kilomètres de piste qui nous mènent à ce lac caché entre les résineux et les hêtres quelques fois centenaires...  les sureaux sont encore en fleurs... au bord du lac, l'été a pris du retard... un circaète plane lentement au dessus des tourbières, tirant les dernières lueurs du jour vers les profondeurs de la nuit ... Entre chien et loup , les animaux descendent boire dans l'eau tranquille du lac... un chevreuil passe à quelques mètres de moi... nous nous regardons sans bouger, puis il continue son chemin sans crainte...  au loin, le chant de quelques nocturnes viennent ricocher sur le lac en dormance...  le silence ne s'impose pas... il se glisse discrètement dans nos coeurs et dans nos têtes... Derrière les genêts un pré plein de fleurs nous offre sa douceur pour la nuit... et nous l'acceptons avec moult remerciements...

     

    Nuit étoilée, sans mouvement... ciel et terre ont décidé de ne rien manifester... au lever du jour, le même accueil nous attend... les oiseaux montent le ton sans urgence... Ici, tout paraît éternel ...

     

    plus  haut dans la montagne les mouflons, se cachent dans les rochers... nous les retrouverons au couchant et les observerons à notre tour perchés sur les rochers...

     

    pendant que le monde évolue dans son horreur, que Fukushima tremble sous la menace, que Los Alamos encerclé par un incendie non  maîtrisé, tente d'évacuer la totalité de  ses déchets radioactifs qui stagnent hors zone de sécurité...

     

    que la centrale nucléaire  de Fort Calhoun se trouve inondée par les crues du Missouri .. .http://videos.next-up.org/EhsTvNews/Fort_Calhoun_Excerpts_From_CNN_Report/29_06_2011.html... et que les médias se taisent scandaleusement... je foule les herbes et les cailloux de  cette terre haute qui semble sommeiller hors temps... et pourtant sous mes pieds, je sens sa force... je sens son désespoir et sa rage... je sens ses larmes... Ma main caresse les arbres, le vent passe furtivement dans les grands feuillages... il traduit leurs émotions... la parole des arbres ne trompe personne... même si on ne les entend pas, ils chuchotent entre eux... et palabrent comme des sages...

     

    rien ni personne ne pourra plus jamais me faire revenir en arrière... mes pas me portent dignement vers une autre dimension...

     

    chez moi... un billet d'avion m'attend... à destination de ce pays sauvage où vivent les grues Tancho... ce pays qui touche du bout de ses terres, l'île de Sakhaline... ce pays dont je rêve depuis si longtemps... ce pays  qui souffre dans son centre, depuis le 11 mars...

    j'attends Hokkaïdo, pendant que Hokkaïdo m'ignore...

    mais j'espère laisser dans mon sillage quelques écrits des splendeurs qu'il voudra bien m'offrir...

    Sans itinéraire et sans but... partir camper dans  la quatrième île du Japon, parcourir les montagnes, les volcans, les vallées, les torrents, à la recherche de son âme, de son centre, éveille tous mes sens.....  De son nom, cette île évoque "la voie de la mer du nord"...M'accordera t-elle un peu de son mystère... ???

     

     

    pas à pas

    je m'éloigne

    de moi-même

     

     

    hautes terres

    dans les tourbières

    les grenouilles festoient

     


     

    légers comme l'air

    les roitelets se balancent

    au bout des sapins

     

     

     

    dans mon sac

    le parfum des fleurs de sureaux

    trace mon passage


     



     

     



    votre commentaire