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parce que ce sont deux femmes que j'ai appris à connaître avec des mots... avec le temps des mots, avec des silences, avec la force de leurs voix ... avec des pleins et des vides qui ont sans cesse consolidé nos échanges... avec leurs beautés que je connais sans les voir ... avec leurs sourires, leurs gaietés, leurs tristesses aussi, et leurs très belles forces de vie
et parce que j'ai envie d'aller les voir toutes les deux ...
une dans le Limousin
l'autre au Québec ...
pour elles deux, je ferai le voyage
et nous regarderons ensemble,
les arbres grandir et les oiseaux se poser sur les branches des plus vieux sorciers...
merci à toutes les deux
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bouche d'égout
une plume usée
prisonnière des barreaux
je suis devenue un oiseau -
un souffle et j'ai disparu
quel rêve !
à côté de l'encre broyée
fume le thé
le ciel s'assombrit
je rapproche la lumière
de mon travail
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l'ombre légère
du marronnier
malade
traces de la poussette
des petits pas d'enfant
sécheresse
l'eau de l'étang
s'épaissit
terre battue
le gazon a disparu
sous les pas
le bruit de la terre
qui dessèche
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un film étrange, un film sans repère... un film sans boussole... où l'on découvre chaque plan avec tension, où chaque son, chaque bruissement accompagne un nouveau mystère... où les voix humaines nous reconduisent vers une réalité fragmentée... la forêt nous enveloppe avec ses mystères, ses esprits, ses puissances... ses incompréhensions... elle conduit l'homme qui se meurt, vers le centre de la terre... vers ce monde ancien que nous ne comprenons plus...
Apichatpong Weerasethakul parle à sa manière de la Thaïlande... loin des clichés et des mafias touristiques, il nous parle de la terre et du cosmos... il nous parle des racines fondamentales et des croyances animistes... il nous parle aussi, avec beaucoup de subtilité et de finesse, de la terreur sournoise qui règne dans ce pays depuis le dernier coup d'Etat...
à voir bien sûr sans hésiter, si le dépaysement ne vous fait pas peur ....
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deux mois sans pluie
aucune odeur d'humus
le vent arrache les feuilles sèches
sans attendre l'automne
odeurs d'hiver
huile et essence de tronçonneuse
collent aux copeaux de bois
presque septembre
le soleil a tout brûlé
couloir aérien
les vols réguliers
des oiseaux migrateurs
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pour qu'un haïku soit vivant, il faut que chaque trait, chaque lettre qui le compose soit vivant...
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des mois que je me promène, les observant dans leur mouvement dans leur immobilité-mobile dans leur respiration dans leur émotion et dans leur puissance... des mois que je cherche à peindre leur force... mais ils ne m'accordent pas encore ce droit... mon coeur n'est pas assez ouvert, mon esprit pas assez libre... pour les comprendre...
sans pouvoir les peindre
les arbres
retiennent leur secret
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ça vient de sortir ... tout frais, tout frais ... il faisait une telle chaleur aujourd'hui, qu'en fin d'après-midi, je suis allée chercher la pénombre et la fraîcheur des salles de cinéma... moi qui traîne habituellement mes guêtres dans ces lieux, le plus tard possible, je n'ai pas hésité pour ce film à détourner mes goûts favoris ...
dieu, que je ne le regrette pas ... Poetry est un film inoubliable.. Vacillant entre sordide et beauté absolue, ce film à la lenteur très asiatique, nous pousse dans les perversités d'une société perturbée où suicide et viol se monnaient et ne se jugent pas...
mais la poésie réclame avant tout une honnêteté infaillible... c'est son dû... sa force... sa pureté... sa vie ... son passage... son existence au delà de la mort....
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ce chef d'oeuvre est sorti en DVD en novembre dernier... il m'avait totalement échappé. Alors que ce film réalisé en 1975, devenait l'oeuvre majeure du réalisateur Carlos Saura (dont j'ai à peu près tout vu)) ... je n'avais jamais eu l'opportunité de le visionner ...
mais ...ça y est c'est fait ... et c'est de loin ce que j'ai vu de mieux depuis longtemps...
synopsis relevé sur le Web
Dans le Madrid des annnées 1970, Ana, 8 ans, a été témoin de la mort de ses parents : son père mort dans les bras de sa maîtresse et sa mère, partie dans d'atroces souffrances, faute d'être aimée. Élevée par Paulina, sa tante maternelle, elle se réfugie alors dans ses rêves et souvenirs pour retrouver sa mère. C'est une fable sur l'enfance, l'âge adulte et la distance entre ces deux mondes dans une Espagne franquiste et bourgeoise cloisonnée dans ses codes et ses interdits. C'est une vision sans idéalisme sur le monde enfantin et sur l'Espagne pendant le Franquisme. Ana, le personnage principal, pense qu'elle a le pouvoir de faire revivre sa mère par la seule force de ses souvenirs. Mais aussi celui de faire mourir son père qu'elle juge responsable de la mort de sa mère et sa tante qui ne réussit pas à remplacer sa mère. Ana porte sur les adultes un regard d'enfant extrêmement mûr, rempli de cynisme et de réalisme. Dans cette histoire, Carlos Saura mélange habilement le présent avec Ana devenue adulte qui analyse les moments qu'elle se remémore, le passé avec le souvenir omniprésent de sa mère et le futur.
La date est symbolique : en 1975, année de tournage de Cria Cuervos, le caudillo Francisco Franco décède, après près de quarante ans de règne à la tête de l’État espagnol. Deux ans plus tard, le roi Juan Carlos fait voter les premières lois démocratiques. Pour Carlos Saura, cette mort signe la fin d’un long combat artistique, dont Cria Cuervos est le point d’orgue. Combat contre le franquisme, contre une idéologie conservatrice et réactionnaire, dont les principales valeurs s’appellent Église, famille et armée, et les outils, terreur, propagande et censure. Mais, au-delà des intentions politiques, peut-être un peu datées aujourd’hui, Cria Cuervos se pose aussi comme l’un des films les plus justes sur l’enfance et ses cruautés.
http://www.critikat.com
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le macadam
colle aux roues
mirage au bout de la route
le long de la route
platanes et micocouliers
crèvent de soif
sécheresse
le chêne vert
durcit son feuillage
il fait chaud
un gecko squatte
entre mes livres
7 heures
32 °
dans la chambre
les martinets sont partis
au dessus des toits
le cri d'un ivrogne
fin de semaine
une coupe de bois
m'attend en montagne
ppppppffffffffffffffffffff !!
après l'instant
refaire l'instant
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c'est le temps des départs, le temps des orages et des averses... le soleil décline chaque jour vers le solstice, les nuits se rallongent et tirent leur fraîcheur jusqu'au petit matin...Assise sur le balcon.... je regarde les grands arbres du parc. Il fait nuit... tout le monde est couché... Enveloppée dans mon chandail, j'écoute le silence. Le chant des petits ducs est devenu tellement faible que je le soupçonne plus que je ne l'entends... ce chant représente le plus grand réconfort et la plus belle douceur qu'une nuit solitaire puisse m'offrir...
c'est la fin de l'été... bientôt l'équinoxe... les migrateurs seront tous partis... laissant notre ciel en jachère...
fin de l'été
la forêt se tait
je repense à ma maison... si loin...
je me rappelle de ses couleurs, de ses odeurs... du cèdre qui la protégeait...
je me rappelle de l'enfant qui y est née... de ses frères de sa soeur ...
ma petite fille vient de naître
loin des montagnes
avec leurs souvenirs
l'empreinte
de son grand-père
dans ses grands yeuxc'est le temps des départs... le temps des nostalgies... le temps de la pensée et de la réflexion.... je quitte les bois et les montagnes où je me suis perdue ... triste... sans savoir au juste pourquoi !!
fin de l'été
c'est le temps du repos
de la terre qui s'endort
triste
je retourne en ville
le temps d'un contrat
la douceur de mes pinceaux
encres et aquarelles
m'aideront cet hiver
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eaux dormantes
les nénuphars éclosent
flegmatiques
... Sur la rivière verte et profonde, l'enfant assis au milieu de l'embarcation, calme peu à peu son excitation première... le silence, lui rappelé-je est la seule condition, d'observation possible..
Il faut qu'il apprenne...
nous glissons ainsi pagayant lentement en amont de la rivière... les algues tentaculaires freinent par moment le canoë... et gênent notre progression. D'autres fois, leur densité arrange nos observations...
tapis sous les arbres, nous regardons les bébés castagneux, plonger et pêcher avec énormément d'adresse... Plus loin, encore, un martin pêcheur ...nous offre ses prouesses de grand pêcheur... Un mâle resplendissant de couleur, expose ses bleus et ses rouilles au soleil déclinant de la mi août. Sans avoir l'air de se soucier de notre présence il plonge avec une rapidité inouïe dans l'eau et remonte sur la branche un petit poisson entre le bec...
du canoë
l'enfant s'émerveille
de cette immensité
devant notre embarcation
quelques canards
sans panique
reflets dans l'eau
de 3 canards
soudainement 6
puis
tous les oiseaux
bien plus communs...
le vert de l'eau ternit
il me prévient
de l'état du ciel
la journée décline, quelques nuages traversent la rivière et disparaissent dans la forêt
revenus à la berge, nous décidons de bivouaquer au bord de l'eau... l'endroit est sombre... les arbres immenses. Ici, platanes et érables ont grandi sans contraintes... ils se sont étalés en tous sens, fléchissant leurs houppiers jusqu'au ras de l'eau...
à la nuit tombée , je prépare un feu, le petit bonhomme est heureux et fier d'être là...
L'ombre des arbres s'étire de plus en plus et les bruits nocturnes commencent à se faire de plus plus intenses... Nous nous enfonçons tous deux dans nos duvets et regardons le balancement des arbres dans le ciel ... impossible de voir les étoiles la végétation est trop dense... le petit bonhomme s'endort contre moi...
ciel !
feuilles de platanes et érables jaspés
à la place des étoiles
Minuit, à quelques pas de nous, dissimulés dans les fourrés, les premiers sangliers s'enhardissent. Ils se rapprochent de notre campement... ils sont gros, nombreux et très proches... leurs grognements ne me rassurent guère... je ne bouge pas... L'enfant se réveille brutalement... manifeste clairement sa peur, mais ne pleure pas... Je me lève, rallume le feu, l'installe à côté... replis méthodiquement notre bivouac, tout en lui parlant calmemant... l'enfant est très courageux, il m'écoute sans bouger...
nuit opaque
le faisceau de la lampe
devant mes pas
la remontée est raide et le chemin pas toujours facile à discerner... mais nous finissons par nous extirper de la forêt...
1 h 30, le ciel dans son immensité éclaire nos visages et notre chemin, nous sommes tous deux soulagés... les étoiles filantes strient la nuit de leurs éclats... elles nous font la fête... elles détournent la crainte de l'enfant rapidement émerveillé...
Rassurés, nous choisissons de nous installer là, sur le Causse, pour terminer notre nuit sous la voie lactée...
son doigt sur les étoiles
il s'endort
nuit agitée
une petite main se glisse
dans mon duvet
6 heures du mat.
les étoiles s'éteignent
à l'Est
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