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le sens circulatoire de nos pensées
Il arrive parfois qu'au delà des rêves, naissent des instants consacrés. Ces micro événements, semblent ponctionner dans nos mémoires tout ce dont ils ont besoin pour nous désorienter. On oublie ce qu'on est et qui on est. On change de genre et d'espèce, on change de doute et d'attente, on perd le sens circulatoire de nos pensées. On devient arbre, montagne, forêt, océan, rivière. On vole, rampe, nage, mord, pique. On meurt et on renaît. L'enfer devient un paradis et le paradis, un décor de cinéma. On ne sait pas si le réveil sera salutaire ou toxique, alors on ergote sur les conditions de passage...
Chaque jour je contemple les herbes pousser, j'entends les fleurs s'ouvrir, les arbres grandir... Chaque jour, je me dis qu'il n'y a rien de plus beau que l'état sauvage des choses, il n'y a rien de plus puissant que cette volonté de vivre et de survivre qui préoccupe toutes espèces confondues à l'heure du désastre... J'attends sans bruit, que la nuit prenne le relève de cette tâche ultime qui consiste à récupérer nos fragments de souffle entre les étoiles. Chaque nuit je regarde l'Univers à travers le tonoo de la yourte en prenant conscience que notre monde ne résistera plus longtemps aux tourments qui le harcèlent, mais qu'à l'échelle de l'Univers, cela n'a finalement aucune importance ...
le jardin s'ouvre cette nuit
comme chaque nuit
à la nuit ....
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