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    alors que nos esprits colonisés par une prédation acharnée se disloquent en une absurdité désastreuse, nous condamnons l'héritage de notre pensée, de notre connaissance, de notre langage à une peine de mort sans appel

     

    le geste est précieux, le savoir sacré, le langage fondamental

     

    perdre cette richesse nous conduit à une aliénation irrémissible.

     

    Il va de l'acte du savoir faire, ce geste précis, cette attention parfaite, cette mémoire presque innée de chaque détail à soigner son travail, qui à force d'élégance et de maturité devient dans son intuition, une véritable œuvre d'art.

    Il suffit alors de regarder l'artisan, ou l'artiste, accomplir ce pourquoi il donne un sens à sa vie. Il suffit de se laisser apprivoiser par la beauté du geste maîtrisé pour effleurer l'intime, pour atteindre la raison, l'intelligence même de l'objet réalisé.

     

    D’effondrement, tout nous menace et notre langage en est l'incontestable victime. Détourné, manipulé, anglicisé et au pire converti en émoticônes limitant notre langage à de petits signes infantiles, nous prétendons évoluer vers une meilleure compréhension de nous mêmes.

    Quel désastre, quelle misère, quelle réduction de soi, de l'autre et de tout ce qui depuis notre naissance résonne dans nos têtes comme étant le plus bel outil offert à notre pensée, à notre parole, à notre raison.

     

    C'est toute une musique qui est mise en péril.

     

    Usurper une langue à un peuple c'est soustraire les racines à toute une forêt.

    D'autres, avant ceux qui nous gouvernent en avaient compris la force, et ne s'en étaient pas privés. Certes avec moins de façon et de subterfuge que ce qui s'invente aujourd'hui, mais avec autant de détermination à asseoir leur suprématie.

     

    Et, nous nous appauvrissons dans la plus parfaite indifférence comme si nous avions subi une ablation des nerfs...

     

    Ici

    le silence se prend dans les mains, se colle à l'oreille, pour essayer d'entendre un autre monde

    Ici

    l'espace se lève et se couche avec le temps

    Ici

    les saisons s'affranchissent des dates obligatoires

    Ici

    arbres,  fleurs,  oiseaux,  jardin

    c'est la montagne toute entière qui impose le combat

     

     


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