• le vent et le froid me gèlent les mains et les joues... les larmes se forment au coin des yeux et encombrent ma visibilité... Peu importe... je pédale à toute pompe d'un  bout à l'autre de la ville vers ces enfants qui m'attendent chaque jour... je pédale pédale ... entre les voitures... libre... le rire dans mon coeur...


    l'hiver me paraît froid...
    l'hiver me paraît long...


    l'automne est encore loin... mais je m'habitue lentement à l'idée que je quitterai cette région pour une autre un peu plus à l'Est... Où m'attendent, un relief plus abrupt, un climat plus rude ... un paysage plus sauvage  et une formation de charpentier pour laquelle j'ai été admise...  


    sur son chemin
    le nomade
    libère sa charge


    sous la peau
    picote ce vent d'hiver
    sans flocons


    encore un peu de bois
    avant les premières fleurs


    sous la fine couche de glace
    l'eau soudain
    inaccessible














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  • sans date
    cette empreinte
    se noie dans l'argile




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  • les ruines ont quelque chose d'intemporelle... abandonnées, elles se laissent pénètrer, sans souci et sans résistence, mais une fois le seuil passé, un certain malaise s'installe... le silence s'impose et la voix faiblit...  les murs, suintent l'absence et l'oubli, reste  l'espoir de  trouver, dans les  lézardes de cette décrépitude, un brin d'histoire, un soupçon d'existence... un murmure... un soupir... un soulagement...

    mais tout reste silencieux... l'histoire avance sans bruit... vers son destin... nous laissant penauds... vides de tout....




    depuis combien de temps
    est-elle abandonnée ?
    les ronces franchissent  le seuil



    rémission  !!!
    dans ces murs
    qui s'effondrent



    en dentelle
    la porte laisse entrer
    le vent




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  • inspiré par l'histoire du " Baron perché" de Italo Calvino, le très  original  Andrew Kötting, dans son cinéma un peu dérangeant  fait de ce  film une véritable petite bombe de nouveauté...  troublant, parfois gênant, il cherche au fond des êtres leurs singularités,  leurs extrêmes... leurs forces aussi... et trouve là où personne ne les attend des individus  fondamentalement beaux et  fragiles...

    tout est perché n'est ce pas ??? du moment qu'on lève les yeux !!!!


    ps: si vous voulez regarder la B.A sans être gêné par la musique... allez  à l'article " le cercle" et arrêtez là...






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  • sans mouvement
    dans la brume matinale
    ciel eau étangs

      ... sur la route menant à l'Est ... le paysage  semble s'être arrêté dans la composition de ses couleurs quotidiennes... la lumière triste de la terre défilant à mes côtés, sombre sans manière dans les étangs léthargiques...  le ciel
    gris-immobile, se noie dans l'eau stagnante...

     l'horizon a disparu...

    insensibles à ce paysage sans couleur, mouettes et goélands traînent cette grisaille impertinente...

    le silence a une couleur
    le chant des oiseaux
     une nuance




    Plus j'avance vers ma destination, plus le temps semble aux aguets, ne laissant aucun souffle pénétrer le delta... les filets de pêche, sur les étangs se balancent indolents, sans avoir rien à faire... les cormorans perchés sur les piquets,  ailes tendues comme des fils à linge, figent mollement ce paysage de peintre... l'atmosphère change  de texture, la tessiture du chant des oiseaux, de puissance ... le solstice derrière eux marque déjà le temps des préparations laborieuses de printemps ... loin devant, mais si précieux à atteindre


    la route tourne légèrement
    sous  les  joncs couchés
     des taches de neige


    et j'avance... comme dans un rêve... j'avance étourdie...  j'avance l'esprit incroyablement ouvert... sans attente et sans question... juste là, là, là...
    Sortant de ma voiture pour couper un peu de bois ( dieu, ce qu'il en faut pour pouvoir passer un hiver sans trop se cailler..) je les entends au loin dans les champs...  trop loin... je  monte sur le toit de ma voiture pour surplomber la végétation qui me barre la vue... 
     jumelles au point, je les cherche...  et enfin  les repére aux confins de ce gris piqué de terre... Belles,  élégantes, toutes cendrées, pointant leurs petits calots rouge sur l'avant de leurs têtes... sans pudeur, esquissant déjà leurs premières salamalecs de printemps... les grues cendrées, têtes plongées dans les rizières glanent leur nourriture... redressent de temps à autres leurs becs et trompettent  bruyamment en direction du ciel...
    Ce coin là pourtant ne fait pas partie de leur axe de migration... C'est une fantaisie singulière qu'elles ne se permettent pas de faire chaque année... mais lorsqu'elles décident pour une raison tout à fait personnelle de piquer vers le delta... elles remplissent
    de leurs charmes les yeux et les oreilles des ornithos ...

    venue
    sans question et sans attente
    les rizières se découvrent


    ton sur ton
    tout est gris ce matin
    sans manière


    un peu de brise
    ce soir
    divise ciel et étang

















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  • de l'abandon à l'adoption... un territoire trop vaste à traverser ...
     et bien sûr de toute beauté à voir...



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  • ...  les matins où je m'occupe d'elle, je me réjouis de la revoir...  elle m'attend, je l'attends... nous sommes toutes les deux tenues par un mystère qui n'en est pas un... les matins où je suis près d'elle, tout devient étrangement  limpide... instinctivement, nous nous cherchons du regard... Ses yeux noirs n'ont pas de frontière... je plonge sans méfiance dans l'abîme de ce trou obscur... et ne perçois que  l'intensité et l'éclat  de ce bonheur  présent, qu'elle manifeste en me voyant... ses cheveux raides, plus sombres encore que ses yeux, sa peau blanche,  accentuent la rondeur de son visage des peuples du soleil levant.. sa déficience souligne à chacun de ses mouvements  une maladresse émouvante...  son sourire est tout simplement merveilleux... sa force et son détachement déconcertants...

    lorsque j'arrive le matin, elle glisse
    sans un mot sa petite main dans la mienne... Je me penche sur elle  et la laisse attraper les perles d'argent qui ornent la petite tresse cachée  dans mes cheveux...  fascinée, elle les regarde, les touche, les découvre à nouveau puis les oublie aussi promptement.

    elle est l'innocence qui me met à nue... elle est l'innocence et la simplicité qui m'équilibrent... chaque fois que je la retrouve je réalise combien elle est importante...


    je la comprends sans parole... elle me tend la main, se blottit contre moi... pose sa tête sur mes épaules et abandonne les plus belles choses de son enfance dans ma chaleur...

    elle trébuche dans sa tête... et suit un chemin ignoré de tous...


    elle,  l'enfant, toute petite petite,  rangée dans le tiroir des  trisomiques... elle, l'enfant riche d'une autre vision des choses où nous n'avons aucun accès...



    rentrant chez moi
    du haut de la rue
    toutes ces notes de piano












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  • somnolence
    sous les feuilles
    à l'abri de l'hiver


    blaireaux


    (toujours en photo... un peu foireuse...  pas encore pris le temps de scanner...  mille excuses... pour le résultat...)



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  • ciel blanc
    par la fenêtre
    un silence de neige






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  • Filmé clandestinement à Téhéran, "les chats persans" est  un film sur la liberté d'expression et la lutte contre la répression. Interdit en Iran, ce film a réussi à traverser les frontières les plus difficiles de ce pays, pour secouer nos consciences. il fait appel à ce que l'homme a de plus précieux : sa soif d'expression. La musique est le dernier rempart d'un Etat qui muselle  les individus. Underground et septième art, le film  dévoile des expressions musicales percutantes et volontaires... les musiciens osent, vivent et se risquent  à tout, pour aller jusqu'au bout ... "les chats persans" est un hymne à la vie, au courage, à la volonté et à la beauté de l'art



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  •  



    yourte 3BC

     vivre dans une yourte, c'est avant tout vivre dans un cercle... 
    franchir le seuil de la yourte c'est faire un pas vers le cosmos... vers l'univers tout entier... C'est ouvrir son coeur au soleil à la pluie à la neige et au vent... c'est entendre nuit et jour, tout ce qui bouge à l'extérieur... c'est rassembler, à l'intérieur, la beauté et la tranquilité sans préméditation...

    la pluie succède  au vent du nord...
    Assises autour du poêle,  nos bols de soupe d'orge fumant entre nos mains,  nous parlons de notre journée de travail en forêt...
    à l'extérieur, le tas de bois se détrempe, la pluie frappe les vitres de la porte...  à l'intérieur nous nous allongeons par terre dans la chaleur du poêle... elle me conte ses voyages...  par la roue vitrée de la yourte, les nuages avalent les étoiles...

    je suis un peu chez elle, pendant que je termine mon chez moi...


    elle me parle de ses voyages
    du sommeil
    dans la voix


    sur le plancher
    nos corps fatigués
    attendent le sommeil


    devant la porte
    à l'intérieur
    les mocassins s'égouttent


    un merle discret
    à la pointe du jour
    froid


    yourte 1 B



    lendemain de pluie
    la rosée gèle
    sous un ciel pur


    dans nos deux bols
    face à face
    une soupe d'orge



    sous cette toile
    le mot yourte
    infini



    yourte 5BC


















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  • ce courant d'air
    dans le vieux logement
    vide


    soir d'hiver
    la pluie creuse la neige


    soir d'hiver
    le manteau de laine
    soudain pesant



    une à une
    toutes les heures de la nuit
    secouent le clocher



    interrompant le travail
    je fixe
    le cours du ruisseau



    dans la yourte
    le poêle ronronne
    comme un conte d'hiver


















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  • c'est peut-être ça grandir... !!!

    c'est avant tout apprendre à aimer... librement...

    c'est lâcher l'inutile !!

    c'est plus qu'un pas de géant  qu'on fait à cet instant du relâchement... On pulvérise tout simplement en silence tout le décor de notre existence... pour vivre discrètement nu...


    là haut
    le vent pousse le petit nuage
    vers le troupeau


    il est donc si difficile
    d'apprendre...













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  • les arbres sans feuilles
    se balancent sans bruit


    ---

    plus nettes ce soir
    les montagnes se limitent
    aux premières neiges







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  • sous les mélèzes
    le silence
    des aiguilles






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