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Par anna.nomade le 13 Février 2010 à 14:02
le vent et le froid me gèlent les mains et les joues... les larmes se forment au coin des yeux et encombrent ma visibilité... Peu importe... je pédale à toute pompe d'un bout à l'autre de la ville vers ces enfants qui m'attendent chaque jour... je pédale pédale ... entre les voitures... libre... le rire dans mon coeur...
l'hiver me paraît froid...
l'hiver me paraît long...
l'automne est encore loin... mais je m'habitue lentement à l'idée que je quitterai cette région pour une autre un peu plus à l'Est... Où m'attendent, un relief plus abrupt, un climat plus rude ... un paysage plus sauvage et une formation de charpentier pour laquelle j'ai été admise...
sur son chemin
le nomade
libère sa charge
sous la peau
picote ce vent d'hiver
sans flocons
encore un peu de bois
avant les premières fleurs
sous la fine couche de glace
l'eau soudain
inaccessible
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Par anna.nomade le 9 Février 2010 à 08:23
sans date
cette empreinte
se noie dans l'argile
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Par anna.nomade le 7 Février 2010 à 23:10les ruines ont quelque chose d'intemporelle... abandonnées, elles se laissent pénètrer, sans souci et sans résistence, mais une fois le seuil passé, un certain malaise s'installe... le silence s'impose et la voix faiblit... les murs, suintent l'absence et l'oubli, reste l'espoir de trouver, dans les lézardes de cette décrépitude, un brin d'histoire, un soupçon d'existence... un murmure... un soupir... un soulagement...
mais tout reste silencieux... l'histoire avance sans bruit... vers son destin... nous laissant penauds... vides de tout....
depuis combien de temps
est-elle abandonnée ?
les ronces franchissent le seuil
rémission !!!
dans ces murs
qui s'effondrent
en dentelle
la porte laisse entrer
le vent
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Par anna.nomade le 21 Janvier 2010 à 19:04inspiré par l'histoire du " Baron perché" de Italo Calvino, le très original Andrew Kötting, dans son cinéma un peu dérangeant fait de ce film une véritable petite bombe de nouveauté... troublant, parfois gênant, il cherche au fond des êtres leurs singularités, leurs extrêmes... leurs forces aussi... et trouve là où personne ne les attend des individus fondamentalement beaux et fragiles...
tout est perché n'est ce pas ??? du moment qu'on lève les yeux !!!!
ps: si vous voulez regarder la B.A sans être gêné par la musique... allez à l'article " le cercle" et arrêtez là...
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Par anna.nomade le 17 Janvier 2010 à 18:12sans mouvement
dans la brume matinale
ciel eau étangs
... sur la route menant à l'Est ... le paysage semble s'être arrêté dans la composition de ses couleurs quotidiennes... la lumière triste de la terre défilant à mes côtés, sombre sans manière dans les étangs léthargiques... le ciel gris-immobile, se noie dans l'eau stagnante...
l'horizon a disparu...
insensibles à ce paysage sans couleur, mouettes et goélands traînent cette grisaille impertinente...
le silence a une couleur
le chant des oiseaux
une nuance
Plus j'avance vers ma destination, plus le temps semble aux aguets, ne laissant aucun souffle pénétrer le delta... les filets de pêche, sur les étangs se balancent indolents, sans avoir rien à faire... les cormorans perchés sur les piquets, ailes tendues comme des fils à linge, figent mollement ce paysage de peintre... l'atmosphère change de texture, la tessiture du chant des oiseaux, de puissance ... le solstice derrière eux marque déjà le temps des préparations laborieuses de printemps ... loin devant, mais si précieux à atteindre
la route tourne légèrement
sous les joncs couchés
des taches de neige
et j'avance... comme dans un rêve... j'avance étourdie... j'avance l'esprit incroyablement ouvert... sans attente et sans question... juste là, là, là...
Sortant de ma voiture pour couper un peu de bois ( dieu, ce qu'il en faut pour pouvoir passer un hiver sans trop se cailler..) je les entends au loin dans les champs... trop loin... je monte sur le toit de ma voiture pour surplomber la végétation qui me barre la vue...
jumelles au point, je les cherche... et enfin les repére aux confins de ce gris piqué de terre... Belles, élégantes, toutes cendrées, pointant leurs petits calots rouge sur l'avant de leurs têtes... sans pudeur, esquissant déjà leurs premières salamalecs de printemps... les grues cendrées, têtes plongées dans les rizières glanent leur nourriture... redressent de temps à autres leurs becs et trompettent bruyamment en direction du ciel...
Ce coin là pourtant ne fait pas partie de leur axe de migration... C'est une fantaisie singulière qu'elles ne se permettent pas de faire chaque année... mais lorsqu'elles décident pour une raison tout à fait personnelle de piquer vers le delta... elles remplissent de leurs charmes les yeux et les oreilles des ornithos ...
venue
sans question et sans attente
les rizières se découvrent
ton sur ton
tout est gris ce matin
sans manière
un peu de brise
ce soir
divise ciel et étang
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Par anna.nomade le 10 Janvier 2010 à 21:05
de l'abandon à l'adoption... un territoire trop vaste à traverser ...
et bien sûr de toute beauté à voir...
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Par anna.nomade le 7 Janvier 2010 à 20:00... les matins où je m'occupe d'elle, je me réjouis de la revoir... elle m'attend, je l'attends... nous sommes toutes les deux tenues par un mystère qui n'en est pas un... les matins où je suis près d'elle, tout devient étrangement limpide... instinctivement, nous nous cherchons du regard... Ses yeux noirs n'ont pas de frontière... je plonge sans méfiance dans l'abîme de ce trou obscur... et ne perçois que l'intensité et l'éclat de ce bonheur présent, qu'elle manifeste en me voyant... ses cheveux raides, plus sombres encore que ses yeux, sa peau blanche, accentuent la rondeur de son visage des peuples du soleil levant.. sa déficience souligne à chacun de ses mouvements une maladresse émouvante... son sourire est tout simplement merveilleux... sa force et son détachement déconcertants...
lorsque j'arrive le matin, elle glisse sans un mot sa petite main dans la mienne... Je me penche sur elle et la laisse attraper les perles d'argent qui ornent la petite tresse cachée dans mes cheveux... fascinée, elle les regarde, les touche, les découvre à nouveau puis les oublie aussi promptement.
elle est l'innocence qui me met à nue... elle est l'innocence et la simplicité qui m'équilibrent... chaque fois que je la retrouve je réalise combien elle est importante...
je la comprends sans parole... elle me tend la main, se blottit contre moi... pose sa tête sur mes épaules et abandonne les plus belles choses de son enfance dans ma chaleur...
elle trébuche dans sa tête... et suit un chemin ignoré de tous...
elle, l'enfant, toute petite petite, rangée dans le tiroir des trisomiques... elle, l'enfant riche d'une autre vision des choses où nous n'avons aucun accès...
rentrant chez moi
du haut de la rue
toutes ces notes de piano
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Par anna.nomade le 7 Janvier 2010 à 00:25somnolence
sous les feuilles
à l'abri de l'hiver
(toujours en photo... un peu foireuse... pas encore pris le temps de scanner... mille excuses... pour le résultat...)
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Par anna.nomade le 3 Janvier 2010 à 16:07
ciel blanc
par la fenêtre
un silence de neige
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Par anna.nomade le 30 Décembre 2009 à 11:32
Filmé clandestinement à Téhéran, "les chats persans" est un film sur la liberté d'expression et la lutte contre la répression. Interdit en Iran, ce film a réussi à traverser les frontières les plus difficiles de ce pays, pour secouer nos consciences. il fait appel à ce que l'homme a de plus précieux : sa soif d'expression. La musique est le dernier rempart d'un Etat qui muselle les individus. Underground et septième art, le film dévoile des expressions musicales percutantes et volontaires... les musiciens osent, vivent et se risquent à tout, pour aller jusqu'au bout ... "les chats persans" est un hymne à la vie, au courage, à la volonté et à la beauté de l'art
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Par anna.nomade le 27 Décembre 2009 à 18:25
vivre dans une yourte, c'est avant tout vivre dans un cercle...
franchir le seuil de la yourte c'est faire un pas vers le cosmos... vers l'univers tout entier... C'est ouvrir son coeur au soleil à la pluie à la neige et au vent... c'est entendre nuit et jour, tout ce qui bouge à l'extérieur... c'est rassembler, à l'intérieur, la beauté et la tranquilité sans préméditation...
la pluie succède au vent du nord... Assises autour du poêle, nos bols de soupe d'orge fumant entre nos mains, nous parlons de notre journée de travail en forêt...
à l'extérieur, le tas de bois se détrempe, la pluie frappe les vitres de la porte... à l'intérieur nous nous allongeons par terre dans la chaleur du poêle... elle me conte ses voyages... par la roue vitrée de la yourte, les nuages avalent les étoiles...
je suis un peu chez elle, pendant que je termine mon chez moi...
elle me parle de ses voyages
du sommeil
dans la voix
sur le plancher
nos corps fatigués
attendent le sommeil
devant la porte
à l'intérieur
les mocassins s'égouttent
un merle discret
à la pointe du jour
froid
lendemain de pluie
la rosée gèle
sous un ciel pur
dans nos deux bols
face à face
une soupe d'orge
sous cette toile
le mot yourte
infini
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Par anna.nomade le 25 Décembre 2009 à 00:04ce courant d'air
dans le vieux logement
vide
soir d'hiver
la pluie creuse la neige
soir d'hiver
le manteau de laine
soudain pesant
une à une
toutes les heures de la nuit
secouent le clocher
interrompant le travail
je fixe
le cours du ruisseau
dans la yourte
le poêle ronronne
comme un conte d'hiver
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Par anna.nomade le 14 Décembre 2009 à 18:21c'est peut-être ça grandir... !!!
c'est avant tout apprendre à aimer... librement...
c'est lâcher l'inutile !!
c'est plus qu'un pas de géant qu'on fait à cet instant du relâchement... On pulvérise tout simplement en silence tout le décor de notre existence... pour vivre discrètement nu...
là haut
le vent pousse le petit nuage
vers le troupeau
il est donc si difficile
d'apprendre...
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Par anna.nomade le 10 Décembre 2009 à 09:18
les arbres sans feuilles
se balancent sans bruit
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plus nettes ce soir
les montagnes se limitent
aux premières neiges
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Par anna.nomade le 7 Décembre 2009 à 14:42sous les mélèzes
le silence
des aiguilles
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