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entre Jupiter et Spica
Il circule dans l'air un frisson d'ailes et de feuilles que le gris du ciel invite à suspendre. Ailleurs, de minuscules petits pas, piétinent le monde sous les feuilles en vrac du dernier automne. Au vieux monde renaît un autre monde, plus vieux, plus usé, plus ruiné. C'est la loi du marché, la mutation des hommes requins, la mort du léviathan. Le tribu promet d'être lourd. Qu'importe le poids, pour les derniers indiens l'agonie frise le soulagement.
Le jour s'étire nerveusement vers la nuit, laissant au clair de lune, le soin de dissimuler l'imperfection humaine. Vingt quatre heures, par vingt quatre heures et pas une de plus pour rattraper les erreurs, le monde se rétrécie dans son ignorance. Cette gangrène pandémique ronge les esprits et les corps jusqu'au spectre des cimetières.
Je regarde les étoiles, sans larmes sans sourire, un peu de poussière voile la pureté de la nuit...
Une araignée se balance entre Jupiter et Spica. L'Univers s'enveloppe ce soir d'un fil de soie pour une nuit sans fête où je reste seule devant cet exploit...
le silence
même au bout de la nuit
n'existe pas
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