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en marge du temps...
Poésie en marge du temps, poésie en révolte, triste et solitaire, il reste dans tes formes la mélancolie des échecs. Entre tes lignes, le silence appartient à ceux qui l'écoutent. Je n'ai jamais voulu te perdre, mais mes craintes dépassent si souvent mes attentes, que je peine de plus en plus à trouver le fil de ta présence. J'ai essayé de te reconquérir dans l'harmonie de mon jardin, je n'y ai senti que la terre chaude recouvrir mes pieds nus. Sur les sommets des montagnes enneigées, je t'ai cherchée dans la blancheur terrifiante qui m'entourait, mais tu m'as laissé pour seule preuve de ton passage quelques traces de chamois et de lagopèdes. Écriture qui s'efface au premier coup de vent, je n'ai su y lire ce que je cherchais. Au bord des étangs, alors que le chant des oiseaux éclipsent mes inquiétudes, tu passes avec une telle discrétion, que je reste là, debout au bord de l'eau , impuissante et désemparée.
Je peins des oiseaux, te cherchant là encore sous le duvet de leurs plumes fraîchement acquises, mais n'y trouve que la douceur de mon pinceau. Le temps d'un arrêt sur une branche, un rocher, une fleur, ils provoquent dans l'air une légère distorsion qu'il me faut ressentir jusqu'au bout des doigts. Puis ils disparaissent dans les feuilles, les vagues et les étoiles t'emmenant avec eux sans promesse de retour.
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