• bol de thé chaud

     

     

    Elle apparaît, terminée dans sa splendeur et sa modestie au  bout de la terrasse, seule, sans ancrage, sans histoire, sans destin. Elle invite les gens qui passent,  s'ouvre et se referme sur leur disponibilité.  Du jardin, j'en vois sa rondeur légèrement conique, ses cordages qui retiennent ses toiles et ses feutres... Combien de temps restera-telle là ?

     

    Avec les jours qui se réchauffent et se rallongent, me reprend l'envie de marcher loin, seule, plusieurs jours sur les crêtes et dans la forêt. À  la rencontre des mystères, observer jour et nuit ce qui palpite autour de moi... m'oublier jusque dans le moindre souffle, pour ne ressentir que les pulsions monter des profondeurs. Laisser le vent traverser mes veines et mes pensées, le soleil cuire ma peau jusqu'à épuisement et  renaître entre la fatigue et les nuits sans sommeil par l'inconfort des sols irréguliers, ou trouver sous un arbre le refuge idéal pour un peu de repos...

    Écrire le silence... peindre avec quelques pinceaux perdus au fond du sac, l'équilibre qui me porte. Je veux aller au bout de ce que mon esprit et mon corps peuvent m'offrir... entendre le froissement des chuchotements nocturnes, le frôlement de tous ces êtres qui grouillent le jour...

     

    Regarder la nuit glisser dans le jour, le jour s'introduire dans la nuit.... voir la lune côtoyer le soleil... Prendre le temps de s'égarer sur les sommets voisins et dans le temps contempler le vide et le plein.

     

    bol de thé chaud

    ce matin

    partagé avec un bourdon

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Samedi 25 Avril 2015 à 08:59

    Réellement un haïku très humain, humaniste aussi.

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