• tatami

    à l'odeur d'herbe coupée

    un bol de thé vert renversé

     


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  • d'une beauté inouïe, d'une poésie absolue... SPLENDIDE

     


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     Le temps se froisse, se contracte derrière ce rideau de pluie régulier qui  dilue les montagnes derrière la brume. Les heures passent lentement, sans jamais faillir à cette discipline sévère que nous leur avons organisé pour ne jamais perdre nos repères... Et pourtant aujourd'hui, plus que jamais, mes pinceaux à la main, devant ma pierre à encre, il me semble avoir perdu quelque chose d'essentielle, quelque chose que je ne peux pas nommer, quelque chose  qui me désillusionne nuit et jour. Où que je sois quoi que je fasse, c'est là, absent,  dans mon cœur, dans mon ventre, dans mon sang...

    Je tourne la page d'un monde que j'ai espéré enfant, désiré adolescente,   aménagé adulte et qui sans jamais évolué autrement que dans ma tête, se confond à des rêves perdus.

    Ici, dans ce bout de nulle part, les nichoirs se remplissent d'oiseaux, les murs de la maison de chauves souris, la grange à foin de petits chats qui devront apprendre très vite que la vie n'est pas aussi simple que cela, de prés que je ne fauche pas avant que tout le cycle des fleurs soit accompli, d'insectes et de batraciens qui reviennent enfin après une trop longue absence, d'arbres qui fleurissent à tour de rôle, parfois si discrètement qu'on les soupçonne à peine... d'abeilles sauvages qui en attendant celles qui viendront le mois prochain donner la touche finale à ce petit paradis volontairement caché, s'acquittent du travail de pollinisateur avec une conscience absolue.

    Et pourtant, malgré les cinquante espèces d'arbres plantées  sur ce flanc abrupt de montagne, toutes les plantes semées, soignées, destinées à réinventer tous ceux et celles qui ont disparu, une profonde mélancolie trouble mes pensées. 

    Dans la yourte, araignées et lézards se sont aménagés leur territoire et tous les soirs je les regarde négocier leur espace... Les grands mangent les petits, mais la stratégie des petits pour éviter le pire relève d'une telle intelligence que les grands en perdent leur monopole... Et nous ? sommes nous à un point tel d'insuffisance et de dépendance que nous ne pouvons réagir avec génie et détourner ce qui nous anéantit ?

    Il nous faut cette conscience souveraine, cette vacuité impermanente, ce génie indispensable au choix entre l'urgent et l'important, ce but sans but à atteindre, pour libérer  notre action et faire de nous des êtres clairvoyants capables de réaliser notre monde...

     

     

    rayon de soleil 

    par hasard

    sur la table à dessin


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