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     un des films, le plus beau, le plus poétique, le plus émouvant, le plus explosif que je n'avais pas vu depuis des siècles....

     


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    Soir d'été, les sommets des montagnes flottent à l'horizon... Par ondes de chaleur interposées, leurs présences semblent être en mouvement. Je les aime ainsi, sensibles, perturbés, accrochés au ciel sans nuages... ils me font penser à de vieux chamans dressés entre les mondes. Divinités déchues, oubliées, délaissées par trop d'incompréhension, elles s'enveloppent de leur solitude et n'ouvrent, que lorsque leur humeur s'assouplit, un peu de leur majesté au reste du monde... Je continue à croire en elles,  en leur parole en leur secret. Elles sont la représentation  de chacun de mes pas qui montent vers elles.  Leur énergie passe au travers des pierres, des arbres, et des fleurs, remplissant de leurs présences, toute cette histoire universelle de vie et de mort qui nous subordonne. Certains soirs, le raffinement de leurs silhouettes berce mes rêves. Lorsque quelques oiseaux en migration traversent en ombre chinoise ce tableau en éternel recomposition, j'ai la nette impression de percevoir un bref instant l'équilibre parfait qui se fait et se défait chaque moment de notre vie.

     

    aux chants des oiseaux

    qu'importe le temps

    les montagnes en état de roc

     

     

     


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  • le jour se lève sur le toonoo de la yourte. La porte volontairement  ouverte toute la nuit laisse entrer fraîcheur, rosée, araignées, fourmis et papillons. Le jeune samoyède attend  la tête posée sur le seuil que je daigne bien me lever. Un lézard passe entre ses pattes. Cinq heures du matin, le rouge queue à front blanc reprend avec acharnement son chant de la veille. Sa solitude n'est plus respectée, grives draines, merles, troglodytes, fauvettes à tête noire, grisettes et toute la gamme des mésanges mélangent leurs voix à celles des grenouilles. Aucun soucis d'harmonie, le concert bien que quotidien est unique, et de plus en plus contemporain.

    les températures s'élèvent sans pitié, assoiffant les jeunes arbres plantés l'automne dernier. La sélection est impitoyable, entre chevreuils, sangliers, lièvres, parasites, et sécheresse, la vie d'un jeune arbre est tout le temps menacée. Elle ne tient qu'à son acharnement d'arriver à se tailler une place honorable dans la forêt et rejoindre les anciens dans un  bruissement de houppier.

    Le cynips, micro hyménoptère venant de Chine, à son tour jette depuis peu sa malédiction sur le châtaignier, collant à la base de son feuillage  une galle pouvant entraîner sa mort. Atteints des maladies de l'encre et du chancre, responsables de notre absurdité, voilà plus d'un demi siècle que les châtaigniers  dépérissent dans nos forêts sans que nous puissions réellement les aider.

    Quelle différence y a t-il entre ces forêts qui s'épuisent et la condition humaine devenue malsaine à force d'ignorance?

    Nous sommes en guerre, sans que personne le remarque. Une guerre sans nom, sans loi, sans gloire et sans honneur. Comme toutes les guerres, elle nous enfume de slogans dignes des pires dictatures, cherchant par ce stratège à escamoter sa barbarie. Tout en  cultivant notre paresse intellectuelle, elle nous plonge béatement  dans  cette insalubrité mentale que notre société a concrétisé dans la plus parfaite indifférence.

    La chasse est ouverte aux Roms, aux migrants, aux chômeurs, aux punks à chien aux marginaux de toute envergure, aux enfants aux yeux noirs, aux bébés à la peau ambrée, aux anciens qui réfléchissent trop ( mais de ceux là il y en a peu) aux jeunes qui refusent d'être formatés, pucés, endoctrinés, lobotomisés par la misère générationnelle induite par nos sociétés en faillite. On enferme, on tue, on expulse, on noie aussi par bateaux pleins... D'autres convois, d'autres camps de concentrations ont vu le jour "pour ne jamais oublier ce qui avait déjà été fait" disent-ils en répétant les mêmes horreurs avec le même sadisme et le même dévouement aux empires de l'ombre, que certains criminels d'une autre époque  pas si lointaine.

    Déposez vos téléphones, vos ordinateurs, et votre superbe voiture. Sortez de vos prisons pavillonnaires, rangez vos tondeuses, laissez vos piscines se remplir de grenouilles et de crapauds. Oubliez vos dettes, vos contraintes et votre conditionnement au travail. Ouvrez vos yeux, respirez autre chose que le poison qu'on vous impose chaque jour.... et tendez la main à l'enfant qui vous regarde...

     

    cette  fourmi

    soulevant le monde

    dans une seule graine

     


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