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Il y a des soirs comme celui ci, où la fracture du temps se fait ressentir comme de longues absences... absence de soi, absence de l'autre ou de ceux qu'on aime... absence aussi d'un pays dont je sais qu'à chaque fois que je le quitte je laisse quelque chose d'essentielle ... Cet essentiel, j'en ressens son manque sans pouvoir le définir... un vide, un plein où je me réfugie, sans jamais en connaître le contenant. Ce soir je suis loin du Japon, je suis dans d'autres Alpes... la neige est annoncée par couche successive... C'est l'hiver et cela n'a rien d’exceptionnel... mais dans mon cœur, je ne sais plus où je suis... j'ai l'impression d'errer entre les saisons, l'impression de perdre le sens des réalités... Plus je m'isole des émotions, plus je m'éloigne du plein... et dans le vide je n'ai pas encore trouvé la direction à prendre... Aimer, être aimé, voilà une dimension surréaliste, où le coup de pinceau cherche toujours son énergie...
un plein un vide
le pinceau se tait
sur leurs contenances
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C'est au cœur d'un scénario profondément politique que le réalisateur hongrois met en évidence le fait que les chiens peuvent être plus humains que certains humains... la haine engendre la violence, laquelle fige dans un état de stupeur et de stagnation toute possibilité d'évoluer autrement. Système de castes modernes, de sélection par épuration ethnique, tout est dénoncé dans cette fiction... La bêtise, l'égoïsme ont du mal à céder un espace au courage et à la volonté d'aimer... Mais personne ne gagne à ce jeu là et la fin absolument remarquable du film, ne ménage pas nos émotions...
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quelque part entre la Géorgie et l’Abkhazie, hommes et nature se confrontent, se forment et se déforment au gré des saisons et des caprices des éléments. Des îles itinérantes sur un fleuve aux caprices multiples font surface le temps d'une culture, le temps d'une saison. Attentes contemplatives où les hommes s'apprivoisent en même temps que la nature, il est préférable de ne pas choisir son camp... le fleuve fertile et incontrôlable, trace son histoire sans pitié...!!!!
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je hais ces périodes de fête... tout n'est que jeu de rôle et faux semblant. Seuls, les enfants dans leur innocence primaire, se laissent emporter par les rêves. Qu'importe les rêves d'ailleurs, du plus simple au plus complexe ils restent ce qui leur est de plus précieux...
fête de fin d'année
forêts et plantations pleurent
leurs disparus
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vers de terre dans le jardin
sans leur aide
je ne suis rien
le jardin à tant à dire.... même en hiver...
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les jours d'hiver s'écoulent sans contraste. Il fait ni chaud ni froid... et je me déshabitue peu à peu à la couleur du froid. Voilà qu'il ne neige plus en basse altitude. Celle-ci tombe abondante sur les hauteurs, mais ne se risque plus ailleurs. Garde t-elle sa pureté pour les hommes capables de l'aborder ?
Ce matin pourtant une petite gelée s'est figée sur les herbes fatiguées de ce début d'hiver. Première marque de saison, je l'apprécie dans toute sa beauté. Ourlant les contours du paysage jusqu'à l’apparition du soleil, elle prend en otage la condensation matinale.
Dehors le travail m'attend. Au jardin et dans la forêt tout n'est plus que latence. Mais cette dormance est toute relative... il suffit d'abattre des arbres pour se rendre compte que la sève ne s'est pas totalement retirée. Étrange saison qui ne se détermine pas clairement. Difficile de se trouver un rythme, difficile de ne pas penser à tout ce que cela induit...
tentative d'hiver
la dernière rose du buisson pend
gelée
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Katsuyama Japon octobre 2014
...ne rien faire, se laisser porter par le pays qui m'accueille, je n'ai jamais autant apprécié de voyager que de le faire de cette manière. Durant la journée nous nous laissons guider par la beauté des paysages que nous avons choisi d’approcher. Sans réel objectif que l'instinct qui nous oriente vers divers horizons, nous regardons simplement le temps filé sous nos yeux. Toutes les surprises sont accueillies avec sérénité et jamais aucune angoisse ne nous malmène. Mon compagnon de voyage est d'un calme olympien et sa perception du monde pas mal différente de la mienne, complète parfaitement ma sensibilité des choses. Les jours passent ainsi au gré des aléas que nous offrent le Japon. Nos campements de fortune souvent décidés une fois la nuit tombée, nous amènent un soir à dormir dans un sanctuaire shintô. Là, d'immenses cryptomères attendent avec nous la fin du mauvais temps qui nous poursuit. Ces arbres majestueux uniques dans leur genre poussent en groupe très serré, donnant au sous bois qu'ils occupent une présence immémoriale. Ils poussent ainsi se tenant très proche les uns des autres, en flèche vers le ciel.
Dormir sous ses arbres ne me rassure pas vraiment, mais la confiance de mon compagnon finit par me convaincre.
Sous la tente légère, je garde les yeux ouverts une bonne partie de la nuit, il me semble les entendre converser. Leurs rameaux se touchent, s'entrecroisent, se balancent sous le vent et la pluie... un chuchotement indéterminé flotte dans l'air puis un craquement de branche me ramène à l'autre réalité, celle dans laquelle je suis censée dormir...
si légère la toile de tente
les insectes de la forêt
s'y installent
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Young-Nam, jeune commissaire de Séoul, est mutée d'office dans un village de Corée. Elle se retrouve confrontée au monde rural avec ses habitudes, ses préjugés et ses secrets. Elle croise une jeune fille, Dohee dont le comportement singulier et solitaire l'intrigue. Une nuit, celle-ci se réfugie chez elle…
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c'est un état des lieux dérangeant de la société coréenne qui fait jour sous le regard du cinéaste. Assurément féministe, le film s'inscrit dans un tableau plus général de dénonciation d'un système oppressif, dominé par l'esprit de compétition, le patriarcat et le matérialisme.
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le temps s'égare sans répit se jouant du présent avec peu de clémence. Jours et nuits s'enfoncent dans le passé, se nourrissant de cet instant précaire dont ils en sont les fondateurs. À peine deviné ce présent intouchable s'éloigne à une vitesse vertigineuse. Dans son sillage s'entremêlent mémoire en faillite et futur incontournable...
Il me reste du Japon, son odeur, ses couleurs, sa douceur et l'instabilité de son peuple en déroute... ma peau garde en mémoire les alternances du voyage, mes cheveux, le goût du riz qui flotte dans tout l'archipel, mes pieds, le relief difficile des chemins de montagne.
encre sur soie
mes souvenirs se rassemblent
sur la table de travail
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jardin zen dans mon jardin
le temps ratisse le temps
sans jamais le changer
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