-
à l'heure où je referme le livre de Michaël Ferrier " Fukushima", une nausée mêlée de désespoir et de rage froide gagne mon esprit encore bouleversé...
rebondissant
sur le livre fermé
une larme sans goût
abattue, je regarde devant moi, la luxuriance de la forêt qui me fait soudain affront, je sens les odeurs piquées de printemps chatouiller mon nez, je vois le vol lourd de quatre vautours en errance, le front blanc lumineux du "rouge queue à front blanc" qui délimite son territoire... et je me sens mal... je pense à eux... eux, les confinés dans l'horreur... seuls, face à cette innommable monstruosité... seuls, face à cet arrache-vie invisible qui les ronge sans bruit... eux, qui ne peuvent plus sentir le vent porter les saisons... eux qui ne peuvent plus compter les étoiles d'hiver, aux risques de perdre ce qui leur reste d'espoir de survie...
Je refais lentement surface, ma torpeur se réveille ... et me noue le ventre ...
vent du soir
portant la parole des chouettes
sans prophétie
Michaël Ferrier était à Tokyo, quand tremblements de terre et tsunami ravagèrent le Japon. Il décrit la peur, le littoral dévasté, recueille le récit des témoins et victimes, avant de partir, vers la zone interdite et de tenter de cerner les causes et les responsabilités de la catastrophe nucléaire.
votre commentaire -
-
et mes pas s'enfoncent dans la mousse laissant le silence devant et derrière moi... Chaque foulée imprègne le sol de mon odeur... Ils passeront après moi, les petits et les grands, reniflant ce que je dépose sans le savoir... je me fais de plus en plus légère de plus en plus minuscule, mon corps s'accorde avec mon esprit pour ne laisser derrière moi, qu'un semblant de rien... juste assez pour que la forêt qui se referme dans mon dos, s'empresse de m'oublier ...
face à face
le défi des perce-neige
la lenteur du printemps
regard tendu
sur les sommets enneigés
un aigle royal
dernières plaques de neige
aucune trace du loup
je regarde la beauté qui m'entoure et cherche dans ma tête les mots en japonais pour pouvoir dire avec mon coeur ce que je ressens...
votre commentaire -
-
-
rafales nocturnes
les gémissements du vieux cèdre
ont changé de ton
aujourd'hui
c'est au fond des bois
que je cache mon coeur....
refuge parmis les refuges
je me courbe
devant la splendeur des montagnes
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires