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"il était une fois en Anatolie" est un film dont on ne sait pas au juste ce qu'on attend... Sombre, autant par ses hommes aux humeurs changeantes qui occupent tout l'écran pendant 2 h30 que par son paysage d'hiver monotone et glacial... Mais voilà, il faut s'appeler Nuri Bilge Ceylan, pour faire de cet ensemble de vie quelque chose qui frise le magnifique... Ces visages sinistres transpercent le coeur de ceux qui les regardent, ne laissant aucune autre possibilité que de s'attacher à chacun de ces hommes. Au plus profond de cette Anatolie sobre et sauvage, les questions sans réponses heurtent les âmes indulgentes. Jouant du clair obscur à faire pâlir Quentin de La Tour, Nuri Bilge Ceylan apporte au film, une touche pénétrante de sentiments dont on ne peut que deviner la consistance. Avec cet éclairage d'un autre âge, il imprègne les deux femmes qui traversent discrètement ce film, d'une importance majeure. Ombres de lumière parcourant la tristesse des hommes comme un champ de bataille, ramassant au passage quelques regards émerveillés et désespérés, ces femmes sans un mot répondent aux questions essentielles que se pose ce pays dépossédé... La force de Nuri Bilge Ceylan, consiste à nous apporter tout cela avec pas mal d'humour...
Magnifique !!!!
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fin de journée, le soir tombe sans ménagement sur le sol détrempé... Un fond de ciel bleu persiste au fond du champ... À l'ouest le soleil laisse les émotions d'un sursaut d'été indien se dissiper dans l'herbe humide... Sans bruit la brume rampe sur la terre blême, passe entre les buissons et les mottes de terre, chevauche les murets et les enclos, mais ne réussit guère à s'élever au delà de ses velléités... La petite route qui me ramène chez moi, tortille du goudron dans les champs maladroitement labourés par des paysans négligeants. Ils ont oublié de goûter la terre... Quelques dernières feuilles pendent aux arbres immobiles. Flasques, elles s'accrochent sans espoir à leurs existences, donnant à leurs tuteurs une allure de détresse...
sans vent
plaine et montagne
s'égouttent
les phares de ma voiture éclairent ce tableau suspendu entre plaine et montagne, obstiné à assombrir les dernières touches d'un automne qui s'essouffle...
traversant le pont de montagne
un tichodrome échelette
ailes noires et rouge sang
mes yeux suivent son vol
dans le méandre
bouche ouverte
aucun son
pour l'effet de surprise
fantôme
la brume rampe
dans la fraîcheur du soir
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prendre un itinéraire bis (hors chemin ) pour gravir le Grand Veymont, c'est laisser au fond de la vallée ses peurs et ses doutes... C'est ne plus penser à la minute qui suit... c'est grimper sans pouvoir rebrousser chemin.
L'ascension périlleuse nous invite à franchir des versants rocailleux très pentus, où se reposent dans les derniers rayons d'octobre les bouquetins et les bien plus rares lagopèdes alpins venus terminer la saison avant de retourner dans les forêts intermédiaires.
la solitude dans ces montagnes ouvre un autre regard sur ce monde inaccessible... Un regard rempli d'humilité un regard qui entend le moindre mouvement de cette nature irrésistiblement belle, de cette sauvage en perpétuelle conversation.
sur la crête escarpée
toucher le ciel
d'un peu moins loin
sous mes pieds
et mes mains
la roche s'effrite
grimper
la tête vide
le coeur plein
sans un mot
grimper
vers le ciel
au dessus du vide
rien ne me rassure
sauf la couleur des arbres dans la vallée
paisibles
les habitants des montagnes
nous regardent peiner
la neige ne tardera pas à tomber
sur la blancheur des lagopèdes
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troublant et très poétique Curling fractionne les vies... les frotte les unes aux autres, les empêche d'atteindre leur destin... Dans cet univers de glace et de neige, les histoires pourtant singulières, se déroulent monotones sans étonnement. Devant le pire, elles se divisent simplement et s'éloignent l'une d'elle, pour se préserver des réponses inutiles.
superbe !!!!
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parfois
le vent s'arrête
sur la plage
au fond du landeau
l'enfant rêve
de marée
dos à la mer-
le rose de la saladelle
protégée
dans les enganes
le sel remonte sur la terre
grise
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