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inspiré par l'histoire du " Baron perché" de Italo Calvino, le très original Andrew Kötting, dans son cinéma un peu dérangeant fait de ce film une véritable petite bombe de nouveauté... troublant, parfois gênant, il cherche au fond des êtres leurs singularités, leurs extrêmes... leurs forces aussi... et trouve là où personne ne les attend des individus fondamentalement beaux et fragiles...
tout est perché n'est ce pas ??? du moment qu'on lève les yeux !!!!
ps: si vous voulez regarder la B.A sans être gêné par la musique... allez à l'article " le cercle" et arrêtez là...
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sans mouvement
dans la brume matinale
ciel eau étangs
... sur la route menant à l'Est ... le paysage semble s'être arrêté dans la composition de ses couleurs quotidiennes... la lumière triste de la terre défilant à mes côtés, sombre sans manière dans les étangs léthargiques... le ciel gris-immobile, se noie dans l'eau stagnante...
l'horizon a disparu...
insensibles à ce paysage sans couleur, mouettes et goélands traînent cette grisaille impertinente...
le silence a une couleur
le chant des oiseaux
une nuance
Plus j'avance vers ma destination, plus le temps semble aux aguets, ne laissant aucun souffle pénétrer le delta... les filets de pêche, sur les étangs se balancent indolents, sans avoir rien à faire... les cormorans perchés sur les piquets, ailes tendues comme des fils à linge, figent mollement ce paysage de peintre... l'atmosphère change de texture, la tessiture du chant des oiseaux, de puissance ... le solstice derrière eux marque déjà le temps des préparations laborieuses de printemps ... loin devant, mais si précieux à atteindre
la route tourne légèrement
sous les joncs couchés
des taches de neige
et j'avance... comme dans un rêve... j'avance étourdie... j'avance l'esprit incroyablement ouvert... sans attente et sans question... juste là, là, là...
Sortant de ma voiture pour couper un peu de bois ( dieu, ce qu'il en faut pour pouvoir passer un hiver sans trop se cailler..) je les entends au loin dans les champs... trop loin... je monte sur le toit de ma voiture pour surplomber la végétation qui me barre la vue...
jumelles au point, je les cherche... et enfin les repére aux confins de ce gris piqué de terre... Belles, élégantes, toutes cendrées, pointant leurs petits calots rouge sur l'avant de leurs têtes... sans pudeur, esquissant déjà leurs premières salamalecs de printemps... les grues cendrées, têtes plongées dans les rizières glanent leur nourriture... redressent de temps à autres leurs becs et trompettent bruyamment en direction du ciel...
Ce coin là pourtant ne fait pas partie de leur axe de migration... C'est une fantaisie singulière qu'elles ne se permettent pas de faire chaque année... mais lorsqu'elles décident pour une raison tout à fait personnelle de piquer vers le delta... elles remplissent de leurs charmes les yeux et les oreilles des ornithos ...
venue
sans question et sans attente
les rizières se découvrent
ton sur ton
tout est gris ce matin
sans manière
un peu de brise
ce soir
divise ciel et étang
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de l'abandon à l'adoption... un territoire trop vaste à traverser ...
et bien sûr de toute beauté à voir...
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... les matins où je m'occupe d'elle, je me réjouis de la revoir... elle m'attend, je l'attends... nous sommes toutes les deux tenues par un mystère qui n'en est pas un... les matins où je suis près d'elle, tout devient étrangement limpide... instinctivement, nous nous cherchons du regard... Ses yeux noirs n'ont pas de frontière... je plonge sans méfiance dans l'abîme de ce trou obscur... et ne perçois que l'intensité et l'éclat de ce bonheur présent, qu'elle manifeste en me voyant... ses cheveux raides, plus sombres encore que ses yeux, sa peau blanche, accentuent la rondeur de son visage des peuples du soleil levant.. sa déficience souligne à chacun de ses mouvements une maladresse émouvante... son sourire est tout simplement merveilleux... sa force et son détachement déconcertants...
lorsque j'arrive le matin, elle glisse sans un mot sa petite main dans la mienne... Je me penche sur elle et la laisse attraper les perles d'argent qui ornent la petite tresse cachée dans mes cheveux... fascinée, elle les regarde, les touche, les découvre à nouveau puis les oublie aussi promptement.
elle est l'innocence qui me met à nue... elle est l'innocence et la simplicité qui m'équilibrent... chaque fois que je la retrouve je réalise combien elle est importante...
je la comprends sans parole... elle me tend la main, se blottit contre moi... pose sa tête sur mes épaules et abandonne les plus belles choses de son enfance dans ma chaleur...
elle trébuche dans sa tête... et suit un chemin ignoré de tous...
elle, l'enfant, toute petite petite, rangée dans le tiroir des trisomiques... elle, l'enfant riche d'une autre vision des choses où nous n'avons aucun accès...
rentrant chez moi
du haut de la rue
toutes ces notes de piano
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somnolence
sous les feuilles
à l'abri de l'hiver
(toujours en photo... un peu foireuse... pas encore pris le temps de scanner... mille excuses... pour le résultat...)
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ciel blanc
par la fenêtre
un silence de neige
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